Boulakhras : « Notre réseau devra atteindre les 101 960 km à l’horizon 2030 »
Le PDG du groupe Sonelgaz, Chahar Boulakhras, a participé aujourd’hui, aux travaux du forum « Nouvelle Mobilité des Industries de Réseau », organisé par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), un événement qui s’étalera sur deux jours, et qui a vu la participation du Président du CNESE, Rédha Tir, et d’un certain nombre d’anciens ministres dans le domaine de l’énergie, outre la présence des représentants des fédérations, des employeurs et des cadres des différents groupes énergétiques. A cette occasion, M. Boulakhras a rappelé que « dans le secteur de l’électricité et du gaz, que je connais bien, ce que nous appelons les monopoles naturels sont essentiels à la conduite de nos échanges et investissements dans nos industries. Nous sommes depuis longtemps au cœur du défi pour les développer, de les réguler et de les tarifer, notamment depuis l’ouverture du secteur à la concurrence » rappelle le PDG soulignant le développement des monopoles naturels, a toujours été la mission première de Sonelgaz, « je n’ai pas besoin de rappeler ici les effets de développement que notre complexe a induits grâce aux différents plans d’électrification et de livraison de gaz mis en œuvre par l’Etat depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui » se félicite-t-il.
M. Boulakhras rappelle également qu’au cours de ces années, « nous avons conjugué notre mission de service public avec les exigences d’un monopole naturel, et nous avons fourni de l’énergie partout en assurant la péréquation des tarifs. Nous présentons ici les facilitations de base, qui sont les industries de réseau. Les réseaux de transport d’électricité et de gaz sont considérés comme des monopoles naturels par la loi 01/02 du 5 février 2002 qui a supprimé le monopole de la Sonelgaz et introduit la concurrence dans le domaine de la production d’électricité. Les réseaux de transport d’électricité et de gaz sont des infrastructures essentielles, non dupliquées, qui représentent le capital de l’entreprise et sont gérées par un gestionnaire unique. La nécessité de la réguler a conduit à la création de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) » a tenu à préciser M. Boulakhras, rappelant que le groupe Sonelgaz, a crée la société algérienne de gestion du réseau de transport d’électricité (GRTE) et la société algérienne de gestion du réseau de transport du gaz GRTG, ceci en raison de leur mission de service public, et leur rôle est de développer, entretenir et exploiter les réseaux de transport d’électricité et de gaz pour le marché national.
Il est à rappeler que, grâce à la volonté politique ambitieuse et aux grands investissements qui ont été mis en œuvre ces dernières années, les réseaux de transport d’électricité et de gaz ont connu un formidable développement et sont désormais en mesure de répondre à la demande nationale. « Je précise ici que les réseaux de gaz sont très importants, car les canalisations font environ 23 000 kilomètres de long, et nous contrôlons 9220 stations, dont 4700 sous-stations disséminées sur tout le territoire national. Afin de couvrir notre vaste territoire, nous disposons aujourd’hui d’environ 31 000 km de réseau de transmission, 38 864 stations, et environ 20 000 km de réseau de fibre optique répartis du nord au sud, avec un investissement basé en grande partie sur des fonds internes. Dans la prochaine décennie, et dans le cadre de la mise en œuvre de notre nouvelle vision stratégique, nous chargerons GRTE à faire face à un développement à grande échelle. En effet, 21 068 km supplémentaires devront être aménagés, afin d’atteindre un réseau de 101 960 km à l’horizon 2030. Pour s’assurer qu’il réponde à la demande croissante en Algérie. De plus, le chemin de transport d’électricité devra préparer ses réseaux à intégrer des énergies renouvelables qui pourraient mettre en péril la résilience du transport si nous ne nous préparons pas bien à les accueillir » explique le patron de Sonelgaz.
Sonelgaz à l’ère de la numérisation et des énergies renouvelables
Face à ces enjeux de développement, Sonelgaz devra, selon son PDG, moderniser et numériser ses structures pour faire face à l’utilisation et à la consommation d’énergie de plus en plus importantes. « Dans cette optique, nous adapterons nos réseaux pour assurer la connaissance de nos biens, renforcer le réseau dans les zones à risques ou encore développer de nouvelles technologies comme les liaisons HV DC. Le processus de numérisation est en cours dans notre groupe. De cette façon, la mise à jour se produira. Cet axe stratégique comprend nécessairement l’achèvement du développement des structures et des installations au sein du programme IP, et la modernisation de la gestion des systèmes d’information pour accélérer le processus décisionnel par la mise en place d’une chaîne complète d’exploitation des données ou d’intégration de fonctions d’exploitation avancées associées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, par exemple : capteurs de communication, drones, jumeaux numériques » explique encore M. Boulakhras.
Par la même occasion, le même responsable rappelle que son groupe prévoit d’étendre la commercialisation des services de fibre optique. « GRTG disposera à terme d’un portefeuille de 5 000 km de fibre installée le long de 128 gazoducs. Il est à rappeler que GRTE dispose d’un réseau de fibre optique de 21 000 km. Nos réseaux ont livré de l’électricité dans toutes les régions du pays, le taux de raccordement est de 99%, contre 65% pour le gaz. Ce sont les taux les plus élevés jamais enregistrés dans le monde. Grâce à ces moyens, nous approvisionnons aujourd’hui près de 11 millions de clients en électricité et plus de 6,5 millions de clients en gaz. Nous avons également de grandes capacités de production d’environ 22 000 mégawatts » se félicite le PDG.
Evoquant les énergies renouvelables, M. Boulakhras rappelle que son groupe accorde un intérêt particulier à ces énergies, et cela grâce à la capacité installée de 400 mégawatts d’énergie solaire et 10 mégawatts d’énergie éolienne. Ces capacités connaîtront, selon le même responsable, un développement important dans les années à venir « alors que nous commençons à mettre en œuvre un plan ambitieux pour participer au Programme national d’investissement dans les énergies renouvelables jusqu’à 30 % d’ici 2035 » précise encore le PDG, rappelant que Sonelgaz est partout en Algérie. « Nos investissements ont permis la création d’un tissu industriel contractuel fort dans le domaine des industries de réseaux, ainsi que le développement de moyennes et petites entreprises et de grandes industries. J’affirme notre ferme volonté d’élargir l’éventail des opportunités d’affaires que nous proposons aux chefs d’entreprise afin de créer de la richesse et des emplois, de la phase d’investissement à leur réalisation et contribuer à leur développement par l’innovation et l’introduction du numérique. Le moment est venu de créer plus de passerelles et de développer des réseaux entre nous et ces entreprises et de jouer pleinement notre rôle d’incubateur pour ces institutions. Nous devons saisir l’opportunité qui s’offre à nous pour travailler aujourd’hui pour un avenir meilleur. L’opportunité de sortir plus fort des difficultés auxquelles nous sommes confrontés, de réussir la transition vers les énergies renouvelables, de se concentrer sur notre métier, de créer des opportunités et d’investir dans de nouveaux domaines pour créer de la richesse. Nous avons ce qu’il faut pour y arriver. Nous avons une vision, nous avons des plans d’action et ensemble nous avons la volonté de réussir » conclut enfin M. Boulakhras.
Yahia Maouchi