Boumerdes : à quand un hôpital pour le chef-lieu de wilaya ?
Des préparatifs sont en cours pour le lancement prochain au chef-lieu de la wilaya de Boumerdes du chantier de réalisation de l’hôpital mère et enfant d’une capacité de 80 lits, selon la directrice locale par intérim des équipements publics, citée par l’APS.
«Des démarches sont en cours pour la levée de toutes les contraintes ayant entravé ce projet, afin de lancer les travaux de réalisation dans les plus brefs délais, au plus tard début 2021», a en effet indiqué Smaïl Djamila à l’agence officielle, .
Cette responsable a signalé le transfert du suivi du projet, initialement confié à la direction de la santé de la wilaya, au profit de ses services, par une décision du wali, «aux fins de remédier au retard accusé pour le lancement de ce projet, retard essentiellement lié à son gel par la tutelle et à la lenteur dans la réalisation de certaines études», a fait savoir la même responsable.
Elle a fait part, au titre de ces préparatifs, de la finalisation du cahier des charges relatif au projet, alors que l’étude technique qui est en phase d’adoption définitive, avant son dépôt au niveau de la commission des marchés pour approbation, sera achevée «très prochainement», a-t-elle signalé.
Ce nouvel établissement de santé sera dédié, a sa réception et mise en service, à la prise en charge des femmes enceintes de la wilaya en leur assurant un suivi jusqu’à l’accouchement.
La femme et l’enfant seront suivis post-partum et pris en charge par la future structure sanitaire qui sera dotée de plusieurs services médicaux et de radiologie et de laboratoires d’analyses.
Ce projet d’hôpital mère et enfant est intégré dans un pôle médical de la wilaya. Il sera réalisé a proximité du projet de l’hôpital de 240 lits de Boumerdes, dont le taux d’avancement actuel est de prés de 65% et qui sera réceptionné dans un délai de 30 mois à compter de la date de relance des travaux en mai dernier, a fait savoir Mme Smaïl Djamila.
Ce pôle médical comptera également une école nationale de formation paramédicale d’une capacité d’accueil de 250 places pédagogiques et d’un internat de 250 lits, en cours de réalisation.
Un chantier qui s’éternise
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, effectuait le 20 juin dernier, une visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Boumerdès. Parmi ses haltes : le projet de réalisation d’un hôpital d’une capacité de 240 lits à la Cité Sahel.
Abderrahmane Benbouzid n’est, certes, le premier responsable du secteur de la Santé que depuis le 04 janvier 2020, mais pas le projet qu’il vient de visiter et qui est à la traîne depuis…2012 et, en plus, inscrit au titre du plan quinquennal 2005-2009 pour une enveloppe de 1,3 milliard de DA, portée à près de cinq milliards suite à la réévaluation de son coût.
La fiche technique révèle que l’établissement, bénéficiant d’une assiette foncière de 5 ha, sera construit sur cinq étages, doté d’une dizaine de blocs opératoires destinés aux interventions chirurgicales en neurochirurgie et en cardiologie interventionnelle, en plus de services médicaux divers.
Le projet a été attribué initialement, en mars 2011, à l’entreprise portugaise Abrantina.
Le visa de la commission nationale des marchés va mettre deux ans pour être délivré à la DSP de Boumerdes. Entre-temps, le dinar a fortement chuté et l’entrepreneur portugais avait réclamé une révision des prix.
« Pas question «, dira l’administration. Le projet va connaître une longue attente avant de trouver un dénouement.
Enfin, les travaux ont été entamés en février 2014 par l’entreprise italienne CGF Construzioni dont le contrat a été « résilié en raison d’importants retards», selon la direction locale de la Santé.
En 2020, les travaux ne sont que de 65%. Pourtant, en 2015, lors d’une visite de travail dans la wilaya, Abdelmalek Boudiaf, alors ministre de la Santé, avait insisté sur l’accélération de la cadence des travaux ramenant la réalisation de l’hôpital en question à « une année et demie «.
Depuis, pas moins de six walis se sont succédés à la tête de l’exécutif, selon un décompte des confrères, et, à chaque visite de ministre sur le site -plus d’une dizaine- des instructions sont données, « pour l’accélération de la cadence des travaux «.
Six ans après, le chef-lieu de la première capitale algérienne Rocher Noir, est toujours sans hôpital.
Ce retard, n’est pas sans pénaliser les patients de la wilaya, qui sont orientés vers les hôpitaux d’Alger et de Tizi-Ouzou pour la moindre prise en charge en milieu hospitalier.
Idem pour l’hôpital psychiatrique de Boudouaou dont les travaux de réalisation avaient été entamés en 2010. Quant à la réception, elle était prévue en 2012. Huit ans après, rien n’est concrétisé. Une autre des nombreuses promesses non tenues…
F.H