Bourita veut « reprendre le dialogue sous l’égide de l’ONU » : Rabat abat sa première carte devant de Mistura…
Comme à son habitude, et plus hypocrite et insaisissable que jamais, Rabat a en quelque sorte soufflé le chaud et le froid à l’occasion de ma première rencontre qui a eu lieu ce jeudi après-midi entre Stafan de Mistura, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, et Nacer Bourita, ministre marocain des Affaires Etrangères. Cette occasion, peut-on lire dans un communiqué rendu public à l’issue de cette rencontre, « Le Maroc a réitéré son soutien à la reprise du processus politique sous l’égide des Nations unies pour régler le conflit du Sahara occidental ». En disant, Rabat souffle le chaud et le froid, et demeure insaisissable dans ses véritables visions et ambitions colonialistes. Le Maroc fait en effet min de se plier au droit international et de se départir ainsi de sa prétendue « souveraineté sur le Sahara Occidental », accordée verbalement par Trump en échange de sa trahison de la cause palestinienne. Ces apparentes trahissent également que les sévères coups que portent les vaillants soldats de l’APLS (armée populaire de libération du Sahara Occidental), atteignent leurs buts et lui font particulièrement mal. Ce n’est pas tout cette façon hypocrite et mensongère de faire des concessions à de Mistura cherche avant tout à irriter Alger, sachant que notre pays, au même titre que le Polisario d’ailleurs, a officiellement rejeté la formule des tables rondes tenues sous l’égide de l’ONU, jugées stériles et contre-productives. Cela est d’autant plus vrai que Rabat cherche à imposer son « autonomie » dans ces tables rondes, ce qui est totalement exclu pour le Polisario. Celui-ci exige en effet un calendrier précis et des prérogatives élargies pour de Mistura en vue de la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Au reste, le Maroc est attendu au tournant sur sa mauvaise foi lorsque de Mistura émettra sans doute le vœu de se rendre dans les territoires occupés, et de s’entretenir avec des militants qui souffrent de terribles exactions marocaines, à l’exemple de Soltana Kheya et Aminatou Haidar. Cette tournée qui ne fait que commencer, nous promet encore pas mal de rebondissements. De Mistura n’est en effet pas arrivé au bout de ses peines et de ses surprises.
Ali Oussi