Brahim Ghali réagit à la trahison espagnole : « Je me sens comme n’importe quel Sahraoui face à cette décision gravissime »
Le président de la RASD (république arabe sahraouie et démocratique), et secrétaire général du front Polisario, s’est livré ce lundi à la toute première réaction publique depuis l’annonce par Rabat (bien lire par Rabat) de la trahison de la cause sahraouie par Madrid. « Il est évident que c’est un virage radical qu’on n’attendait pas de la part d’un pays qui est la puissance administrante “de jure”” – selon le droit, par opposition à de facto – du Sahara occidental, ex-colonie espagnole, a déclaré Brahim Ghali dans un entretien publié par le quotidien El Mundo ». la trahison espagnole implique en effet de sérieuses conséquences, pas spécialement négative, sur l’évolution de la cause sahraouie, alors que le conseil de sécurité s’apprête à se réunir le 20 avril courant pour délibérer à propos de cette question de décolonisation. « Je me sens comme n’importe quel Sahraoui face à cette décision gravissime, l’Espagne nous a abandonnés à notre sort en 1975 et 47 ans plus tard, ils font la même chose », a renchéri le président sahraoui. Car, il faut bien rappeler que les trahisons espagnoles, celles du camp socialiste notamment, ont été fort nombreuses depuis la marche verte de Hassan II de 1975 jusqu’à ce jour. « L’Espagne a toujours défendu une solution dans le cadre de l’ONU sur la base des résolutions des Nations Unies, ce qui veut dire défendre l’autodétermination du peuple sahraoui pour terminer son processus de décolonisation. C’est pour cela que nous ne comprenons pas ce virage radical du gouvernement espagnol », a-t-il conclu. Ce « virage radical, qui a induit une levée de bouclier généralisée de la société civile et de la classe politique espagnoles. Il devrait provoquer dans les tous prochains jours la chute du gouvernement de Pedro Sanchez. D’où l’annulation à la dernière minute de la visite à Rabat du ministre ibérique des Affaires Etrangères José Manuel Albares.
Ali Oussi