Burkina Faso : L’Ambassadeur de France persona non grata
La Françafrique continue d’agoniser, littéralement sous nos yeux. La mémorable brouille diplomatique entre Paris et Ouagadougou fait désormais écho à celle que connaît la France avec le Mali, sur fond d’instabilité politique et de menace terroristes grandissante. Le tout, à cause du diktat imposé par la France à plusieurs de ses anciennes colonies africaines.
Le CFA, monnaie « néocoloniale » est l’incarnation la plus apparente de ce diktat qui, sert le plus souvent à assurer le pillage de ces pays ainsi dominés.
Au Burkina Faso qui s’insurge enfin, l’ambassadeur de France n’est désormais plus le bienvenu. Selon une source officielle française, le ministère des affaires étrangères burkinabè a demandé le remplacement de Luc Hallade, en poste depuis fin 2019, dans une lettre adressée fin décembre 2022 au Quai d’Orsay.
La teneur de ce courrier, qui a fuité sur les réseaux sociaux. Si les autorités ne détaillent pas, dans cette missive, les raisons qui ont motivé leur requête, plusieurs sources soutiennent qu’elles sont en partie liées à une lettre envoyée par Luc Hallade aux ressortissants français de Koudougou le 12 décembre 2022. Dans ce courrier qui a lui aussi fuité sur la Toile, l’ambassadeur invitait « avec insistance » ses compatriotes habitant cette ville, située à 100 kilomètres à l’ouest de Ouagadougou, à se « relocaliser » dans la capitale ou à Bobo Dioulasso, dans le sud-ouest du pays.
Cette forme d’ingérence dans les affaires internes de ce pays indépendant et souverain est ainsi jugé inacceptable. D’autant que c’est la France qui est à l’origine de l’insécurité qui règne au Sahel depuis qu’elle a ordonné l’assassinat de Mouammar Kadhafi afin de faire disparaitre les preuves qui montrent la corruption de Nicolas Sarkozy, ancien président français.
Paris est également à l’origine de la persistance de la crise malienne quand elle a empêché deux présidents maliens successifs, ATT et IBK, d’appliquer l’accord de paix d’Alger, conclu en 1995. Reste à attendre la riposte de la France officielle pour savoir si elle va se soumettre à l’humiliante demande burkinabé, ou bien accepter d’aller vers une rupture pure et simple des relations diplomatiques entre Paris et Ouagadougou. A suivre donc…
Kamel Zaidi