Cabinet de conseil Finabi à propos du financement du plan d’action du gouvernement : le rôle nodal de la finance alternative
La Banque d’Algérie a décidé d’injecter 2.100 milliards de dinars dans le secteur bancaire classique pour financer le plan d’action du gouvernement. Prenant part à une émission transmise sur Canal Algérie Chabane Assad, président du cabinet de conseil Finabi, souligne que «le réseau bancaire doit être étoffé. Le nombre d’agences actuellement est de 1690 agences. 40 ont été créées en 2020. La norme mondiale est 1 agence/10.000 personnes. Le ratio en Algérie est de 1 agence/26.000 personnes ».
Avec ce rythme, précise le même responsable, «il nous faudra 68 ans pour atteindre la norme mondiale. La solution rapide et idoine est de transformer la poste en Banque. Avec son réseau de 3.992 agences en novembre 2019, le besoin sera comblé promptement ».
Dans son intervention, M. Assad relève la nécessité de «corréler l’affectation des ressources bancaires avec le taux de chômage par wilaya afin de lier le plan d’action du gouvernement à la création d’emplois ».
Dans cette optique, le premier responsable dudit Cabinet, «le secteur public économique ne doit pas phagocyter 50% de cette force de frappe comme dans le passé alors que la valeur créée ne suit pas la même tendance ».
Le secteur privé épousant le plan d’action du gouvernement, ajoute M. Assad, «doit être privilégié sans oublier les ménages pour booster la consommation locale ».
Aussi, le président du cabinet Finabi a insisté sur « l’importance de la finance alternative pour mobiliser plus de ressources et sur son rôle nodal».
A ses yeux, «le manque d’efficacité des sociétés de capital investissement doit être corrigé en augmentant les quasi fonds propres (fonds de wilayas) affectées et en changeant le paradigme de management et de financement actuels ». Notons que le projet de loi de finance 2022 propose qu’une dotation de 58 milliards de dinars sera répartie entre ces fonds en fonction des besoins de chaque wilaya pour booster le développement local.
A ce sujet, M. Assad propose de développer la micro finance » et «développer la finance climatique locale à l’instar de ce que fait la BDL en finançant le GPL et surtout construire les passerelles nécessaires pour mobiliser les financements internationaux ». Dans son intervention, M. Assad a bifurqué sur le mécanisme de mobilisation de la masse monétaire qui circule dans l’informel. Certes, dit-il, «le paiement électronique, la banque digitale et l’amélioration de la gouvernance fiscale sont névralgiques mais ils doivent venir en aval ».
En amont, explique le même responsable, «il faut booster la grande distribution car elle draine des flux financiers importants automatiquement bancarisés et elle est le meilleur moyen de lutter contre la spéculation ».
Mohamed Ait Said