Carnage de Melilla : le bilan grimpe à 23 morts !
Alors que l’Espagne a désigné une mafia dont on devine l’identité et la nature, d’autres sources évoquent 27 morts. Ce bilan macabre est appelé à grimper encore, à voir la manière bestiale avec laquelle les soldats et policiers marocains traitaient ces infortunés migrants. Le bilan actuel indique que pas moins de 23 migrants ont péri lors de la tentative de passage en force de près de 2 000 clandestins d’origine d’africaine vendredi dans l’enclave espagnole de Melilla, au nord du Maroc, selon un bilan actualisé publié ce samedi soir par les autorités locales marocaines. 18 migrants et un membre des forces de l’ordre restent sous surveillance médicale ». Le précédent bilan officiel faisait état de 18 morts. L’Espagne a dénoncé avec force ce samedi « une attaque » contre son intégrité territoriale et accusé des « mafias ». Le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sánchez, a décrit ce drame comme un « assaut (…) violent et organisé de la part de mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains, contre une ville qui est un territoire espagnol ». « Par conséquent, il s’est agi d’une attaque contre l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Madrid. Désormais inféodé au Marocains depuis sa récente trahison de la cause sahraouie, Pedro Sanchez n’ose même pas désigner nommément cette mafia (forcément marocaine) à laquelle il fait allusion. Pour sa part, la principale organisation marocaine de défense des droits humains a demandé samedi « l’ouverture d’une enquête rapide et transparente » sur cette « tragédie » sans précédent au Maroc, selon les déclarations à l’AFP de Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador (nord du Maroc). En Espagne, une députée européenne du parti de gauche radicale Podemos, allié des socialistes au sein du gouvernement minoritaire de Pedro Sánchez, lui a fait écho samedi. « Une enquête est nécessaire pour éclaircir les faits et les responsabilités », a déclaré dans un tweet Idoia Villanueava, responsable de Podemos pour les affaires internationales. L’action barbare des forces de sécurité marocaines pour empêcher ces quelque 2 000 migrants de pénétrer à Melilla suscitait également de nombreuses interrogations. La responsabilité marocaine est pleinement engagée dans cet odieux carnage. Rabat, qui a déjà reconnu avoir largement les moyens d’ouvrir et de fermer à volonté les vannes de la migration clandestine, s’est toujours servi de ce « pouvoir » comme moyen de chantage et de pression sur le Vieux Continent. Beaucoup d’observateurs et de médias supposent à juste titre que ce rush a été volontairement provoqué par les gardes chiourmes d’Abdellatif Hammouchi, chef des services de sécurité et de renseignements marocains, dans le but de forcer la main à l’UE concernant la lancinante question relative à la décolonisation du Sahara Occidental. Sur de nombreuses vidéos qui nous sont parvenues, il est possible de voir des centaines de migrants inanimés, peut-être morts, en train de se faire massacrer par les policiers marocains, facilement reconnaissables à leur uniforme. Comme écrit par nous, Rabat s’est plus que jamais placée dans de sales draps avec cette fausse manœuvre. Elle s’est rendue coupable de la mort de 18 personnes innocentes, tout comme elle avait pris le risque de tuer des dizaines d’autres personnes quand elle avait lâché l’été passé plus de 10.000 personnes, dont beaucoup d’enfants et de femmes en vue de « punir » l’Espagne qui avait décidé en toute souveraineté d’hospitaliser le président sahraoui, Brahim Ghali. Face à ces horribles images, la principale organisation marocaine de défense des droits humains a réclamé une enquête samedi, au lendemain de la tentative d’entrée de près de 2.000 migrants subsahariens dans l’enclave espagnole de Melilla durant laquelle 18 personnes ont péri, une “tragédie” sans précédent au Maroc. “Nous appelons à l’ouverture d’une enquête rapide et transparente”, a déclaré à l’AFP Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador, dans le nord du Maroc. Des dizaines de bus ont été vus par des témoins oculaires en train d’évacuer de Nador ces migrants afin de les soustraire aux caméras et témoignages du monde entier. Selon un dernier bilan des autorités marocaines, dix-huit migrants en situation irrégulière ont trouvé la mort vendredi lors de la tentative d’entrée de près de 2.000 migrants dans Melilla, un énième drame migratoire aux portes de l’Union européenne (UE). Côté espagnol, Eduardo de Castro, le président de l’enclave de Melilla, la plus haute autorité politique de cette ville autonome, a dénoncé une “réponse disproportionnée” du Maroc à la tentative de passage en force des clandestins. Par « réponse disproportionnée », il est fait allusion de manière diplomatique au carnage commis par les services de sécurité marocains, et pour lequel ils devront en effet rendre des comptes devant les instances judiciaires et politiques internationales habilités. A suivre…
Kamel Zaidi