Cause palestinienne : Le serment algérien
Hayet Youba
Dans un message adressé à la veille de la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le président de la République a fait part de ses chaleureuses salutations au peuple palestinien, soulignant « la position de principe constante de l’Algérie en soutien à son combat pour le recouvrement de ses droits spoliés bien que garantis par la légalité internationale ». Il a aussi souligné que la célébration de cette journée se veut « une confirmation claire des droits inaliénables du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods pour capitale. C’est aussi une opportunité pour rappeler à la communauté internationale ses responsabilités historiques, politiques, juridiques, morales et humanitaires envers ce peuple ». Ce soutien de l’Algérie à la Palestine ne date pas d’aujourd’hui. L’histoire retient que l’Algérie n’a jamais failli à sa parole de soutenir la Palestine, dans toutes les situations. Feu Houari Boumediène avait bien donné sa parole en 1974 «je suis avec la Palestine qu’elle ait tort ou raison». Des mots qui continuent, aujourd’hui encore à résonner au Palais des nations. Ce même lieu qui a vu la naissance de l’Etat palestinien en 1988 et qui a vu, 34 ans après, sa renaissance. En 88 donc, l’ancien président palestinien, Yasser Arafat, avait proclamé depuis Alger la création de l’Etat de Palestine. L’Algérie a été le premier pays au monde à le reconnaître officiellement et à établir des relations diplomatiques complètes avec la Palestine, le 18 décembre de la même année. Depuis, l’Algérie est restée aux côtés de la Palestine en la soutenant politiquement et financièrement. D’ailleurs et selon le témoignage de Yasser Arafat, lui-même, rapporté par les médias, à chacune de ses visites à Alger, ce dernier ne repartait presque jamais les mains vides. Sur le plan financier, l’Algérie participe périodiquement par des millions de dollars à la réalisation des projets en Palestine notamment pour la restauration des Waqfsd’Al Qods occupé. Mais c’est surtout sur le plan diplomatique qu’il faut relever les positions algériennes. Celle de 2011 qui a vu la Palestine accéder à l’Unesco grâce à une demande algérienne introduite à l’ONU et qui lui ouvrira, une année après la porte pour être admise comme Etat observateur non-membre de l’ONU. Ou encore en 2014 lorsque face à l’atroce agression dont était victime la population de Ghaza, l’Algérie, après les dénonciations officielles, les gestes de solidarité, a pris a pris l’initiative de convoquer une session urgente de l’Assemblée générale de l’ONU. En 2018, c’est une résolution de l’Algérie et de la Turquie condamnant Israël pour les violences à Ghaza et réclamant un mécanisme de protection international pour les civils palestiniens qui avait été adoptée. Avec l’élection du président Tebboune, le soutien à la cause palestinienne a connu un réel bon en avant. Évoquant à plusieurs reprises la question palestinienne, le chef de l’Etat a faut savoir que cette question est au sommet de la pile de la diplomatie algérienne. Abdelmadjid Tebboune avait, en avril dernier, dans la foulée de la recrudescence des agressions menées par les autorités d’occupation sionistes contre les lieux saints dans la ville occupée d’Al-Qods, adressé une lettre au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans laquelle il avait appelé la communauté internationale à « agir urgemment afin d’assurer la protection nécessaire aux civils palestiniens et à leurs lieux saints conformément au droit international ». Le président avait également souligné que « l’aggravation de la situation contraint la communauté internationale d’assumer pleinement sa responsabilité, et se doit, par l’intermédiaire de l’ONU et du Conseil de sécurité en particulier, d’agir urgemment afin d’assurer la protection nécessaire aux civils palestiniens et à leurs lieux saints conformément au droit international ». La réaction du chef de l’Etat face à l’agression sioniste est intervenue alors qu’il menait, depuis quelques mois, déjà, une médiation entre les factions palestiniennes. Son objectif premier, unir les organisations palestiniennes qui luttent pour leur indépendance pour leur offrir la chance d’être plus fortes et plus écoutées. Une démarche qu’il va réussir en octobre dernier où Alger, pour la seconde fois, a vu une nouvelle naissance de cet État à la faveur du pacte de réconciliation scellé entre les principales forces politiques palestiniennes. Une journée mémorable, avait affirmé le président Tebboune à l’issue de la signature de la Déclaration d’Alger, au Palais des nations. Le Fatah, le Hamas et de douze autres factions palestiniennes avaient pris part à la conférence unificatrice signant un accord de réconciliation portant sur, particulièrement, l’organisation des élections législatives et présidentielle dans un délai d’une année. En juillet dernier, à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance, le chef de l’Etat avait donné un avant goût de ce succès d’Octobre, en organisant une rencontre historique entre Mahmoud Abbas et Smaïl Haniyeh. L’Algérie a donc mis fin à une division de plusieurs années et réaliser l’unité nationale palestinienne. Plus qu’un objectif, il s’agissait pour l’Algérie d’un serment fait à la Palestine. Un serment qu’elle va d’ailleurs honorer de manière grandiose, le 1 et 2 novembre, lors du Sommet d’Alger que le président a voulu qu’il soit un Sommet pour la Palestine. Il a ainsi réussi lors de ce sommet à obtenir, à la faveur de la déclaration d’Alger, le soutien des états arabes pour « soutenir la Palestine à obtenir la qualité de membre à part entière aux Nations Unies » et à aider les « efforts juridiques palestiniens visant à tenir l’occupation israélienne pour responsable des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qu’elle a commis et qu’elle continue de commettre à l’encontre du peuple palestinien ». Ils ont aussi réaffirmé « le droit de la Palestine à la liberté, à l’autodétermination et à l’établissement de l’Etat de Palestine indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin 1967, avec El-Qods Est pour capitale ». L’Algérie qui s’est proposé à transmettre la demande de la Palestine à l’ONU, ne perd pas de temps et a déjà constitué une commission ministérielle arabe, pour mener à bien cette mission. C’est par les actes que l’Algérie exprime son soutien pour cette cause qu’elle considère, comme l’a affirmé Abdelmadjid Tebbounecomme « sacrée pour le peuple algérien».
H.Y