CEA : pas d’accès universel à l’énergie pour l’Afrique
Effarant. La Banque mondiale souligne que 650 millions de personnes seront toujours privées d’électricité en 2030, dont 90 % résident en Afrique. Aussi, le rapport Prix de l’énergie en Afrique : Transition vers une énergie propre pour l’industrialisation de l’Afrique publiée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), vient d’affirmer que l’Afrique n’atteindra pas les objectifs d’accès universel à l’énergie fixés dans l’objectif de développement n° 7 (ODD7). A ce sujet, Anthony Monganeli Mehlwana, chargé des affaires économiques à la CEA, « l’éolien terrestre coûte 59 $ par MW, tandis que le solaire photovoltaïque de service public coûte 79 $ par MW. Pendant ce temps, le coût du charbon est de 109 $ par MW et celui du gaz naturel est de 74 $ par MW », fait-il savoir.
Aujourd’hui, les chiffres donnent le tournis. 600 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité et 900 millions n’ont pas accès à un combustible de cuisson propre. En outre, le taux d’accès à l’électricité dans 24 pays est toujours inférieur à 50 %. Irrécupérable ? Certaines estimations évoquent des investissements annuels d’environ 40 milliards $ pour répondre aux besoins énergétiques du continent.
Le rapport en question suggère aux pays africains de créer un environnement favorable aux investissements du secteur privé dans le secteur de l’électricité. Les pays devront développer des mécanismes pour augmenter la part des énergies renouvelables dans les systèmes électriques.
Notons que la République de Corée et la Banque africaine de développement (BAD) vont cofinancer des projets énergétiques en Afrique à hauteur de 600 millions $. L’accord de financement a été signé par la BAD, le ministère coréen de l’Economie et des Finances et l’Export-Import Bank of Korea. L’accord porte sur le Cadre d’investissement énergétique Corée-Afrique (KAEIF).
Selon le vice-président de la BAD chargé de l’électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte, Kevin Kariuki, « Le KAEIF fournira des fonds supplémentaires indispensables, en complément des financements de la Banque, pour soutenir l’accélération de l’accès à l’énergie et la transition équitable du continent vers les énergies propres ».
Yacine Bouali