Chantage sexuel au Maroc : Le scandale prend de l’ampleur
Au Maroc, de par les traditions monarchiques d’usage, le droit de cuissage et les faveurs sexuelles contre divers avantages sont monnaie courante. Manque de pot pour le Makhzen, ces détestables et criminelles pratiques, sont assimilables à du chantage sexuel. La démocratisation de l’internet mobile et les réseaux sociaux aidant, ces pratiques sont dénoncées de plus en plus haut et fort. Ainsi le scandale désormais planétaire qui secoue les universités marocaine concernant l’obtention de faveurs sexuelles contre de bonnes note, n’en finit plus de prendre de plus en plus d’ampleur. Depuis septembre 2021, le #MeTooUniv au Maroc rassemble des centaines de témoignages d’étudiantes qui rapportent des faits de violences sexistes. Des professeurs abuseraient de leur position pour imposer des relations sexuelles. Un procès est en même cours. Il ne faut cependant pas en attendre grand-chose connaissant l’extrême dépendance de la justice makhzenienne des Mohamed VI et de ses ombreux affidés. En attendant, le procès se déroule sur la place publique avec la démultiplication des témoignages documentés, tous plus accablants les uns que les autres. Les uns après les autres, des scandales de violences sexistes éclatent dans les établissements d’enseignement supérieur marocains. Au 10 janvier, sept d’entre eux devaient faire face à des accusations publiques de harcèlement sexuel, voire de viols, selon la définition française, pour des faits qui remonteraient jusqu’à 2007, qui ne sont donc pas prescrits. Médiatisées sous le nom de “sexe contre bonnes notes”, la plupart de ces affaires concernent des professeurs abusant de leur position d’autorité. Si les étudiantes refusent d’avoir des relations sexuelles avec eux, ils dévaluent leurs travaux universitaires – certaines victimes racontent avoir coupé court à leurs études à la suite de ce chantage. Chassez le naturel, il revient au galop, dit un vieil adage. S’agissant de la luxure, de la pédophilie et du tourisme sexuel, la dynastie marocaine en a fait une marque de fabrique constante et incontournable ce qui se passe dans les écoles et universités marocaines représente en effet une sorte de face émergée de l’iceberg immense lié à ce genre de pratiques immorales et délictueuses. De fait, un nouveau scandale de chantage sexuel en échange de bonnes notes dans une école marocaine vient d’éclater avec cette année nouvelle qui débute. Selon des sources recoupées et dignes de foi, quatre enseignants font l’objet de poursuites pour des faits similaires. Cette nouvelle affaire de chantage sexuel suscite comme de juste l’indignation sur les réseaux sociaux. On parle de mesures disciplinaires et préventives, même s’il est de notoriété publique que ces pratiques sont courantes et que la justice ne lèvera pas le petit doigt pour y mettre un terme et secourir les victimes. L’ampleur de ces pratiques indique que le secteur universitaire marocain en est profondément et durablement gangréné. Des professeurs marocains sont déjà jugés pour avoir profité de leur statut afin d’obtenir des relations sexuelles de leurs étudiantes en échange de bonnes notes. Un scandale retentissant qui en rappelle d’autres pour rappel, depuis le 7 décembre, le tribunal de première instance de Settat, une ville à moins de 60 kilomètres de Casablanca, capitale économique du Maroc, est le théâtre d’un procès retentissant : celui de cinq professeurs de l’université Hassan I, accusés d’avoir obtenu ou cherché à obtenir des rapports sexuels par chantage sur leurs étudiantes. L’affaire remonte au mois de septembre, lorsque des conversations à caractère sexuel sur WhatsApp entre le président de la filière de droit public et des sciences politiques de l’université et une de ses étudiantes commencent à circuler au sein de la faculté des sciences juridiques et politiques de Settat. Explicites, les échanges, s’étalent sur plusieurs mois. Dans un message daté du 23 mars, le professeur de sciences politiques assure à l’étudiante être intervenu en sa faveur auprès d’un collègue pour qu’elle obtienne une bonne note. En contrepartie de quoi, il lui fait promettre un rapport sexuel. Dans d’autres messages, envoyés à 23 h, le président de la filière de droit public lui fait part de son envie d’obtenir une relation sexuelle avec sa sœur et deux de ses amies, étudiantes elles aussi à la faculté des sciences juridiques et politiques de Settat. En 2020, une étudiante de la faculté de Mohammedia, défendue par l’ancien bâtonnier de Casablanca Mohamed Hissi, avait porté plainte contre son professeur pour harcèlement sexuel mais c’est… elle que le tribunal a condamnée à une amende de 20 000 dirhams (un peu plus de 1 900 euros). Inutile de pousser les révélations encore plus loin, puisque l’on sait que ce genre de pratiques n’épargne même pas le palais royal qui, fait carrément chanter bon nombre de dirigeants français et occidentaux à l’aide de son hôtel de luxe Mamounia, où il invite ces derniers à des séjours dorés, avant de les filmer à leur insu, dans des attitudes honteuses, et attentatoires aux bonnes mœurs. Loin d’être en reste, les services de sécurité marocains n’hésitent pas à fabriquer de toutes pièces des dossiers sexuels compromettant afin de détruire socialement et professionnellement toutes les voix qui tiennent tête à Abdellatif Hammouchi, chef de ses services de renseignement et de sécurité marocains. Les cas du journaliste Souleimane Raissouni, et de l’ex-officier de police Wahiba Kharchiche, maintes fois évoqués par La Patrie News, sont assez édifiants à ce propos.
Mohamed Abdoun