Claire comme l’eau de roche
Dans moins de 3 mois, le scrutin de toutes les attentes, aura lieu après la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN), la chambre basse du Parlement, dont le mandat devait expirer en 2022 par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Le rendez-vous électoral du 12 juin prochain ne semble pas être au goût de certains partis politiques qui ont fait le choix de boycotter le scrutin, à l’instar du Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune.
Saugrenue mais pas énigmatique la dernière sortie de la cheffe du parti politique qui s’éternise à la tête de son parti malgré la pression des artisans de la dissidence, qui a pourtant participé, d’une manière ou d’une autre, durant tant d’années aux différents pouvoirs qui se sont succédés à la tête du pays depuis au moins un quart de siècle, en faisant de l’opposition de salon et se proclamant, à tort, chantre des droits des travailleurs.
Un parti qui a tenté de surfer coûte que coûte sur la vague des manifestations populaires enclenchées un certain 22 février.
Mais ne pas avoir la mémoire courte, revenir sur les positions adoptées par ce parti pendant tant d’années, et surtout utiliser la technique du VAR, si populaire aujourd’hui, permettent de donner, en fait, une image sans fard de l’opportunisme indécent de ce mouvement politique, à l’instar de tant d’autres tellement décrédibilisés, qui veut se refaire une virginité politique, en clamant, étonnamment, les vertus de la démocratie et en s’habillant subitement et tardivement des oripeaux des revendications populaires. Alors, voyons voir, ce parti politique a, primo, joué, pendant des années, la grotesque pantomime de l’opposition factice.
Une ridicule bouffonnerie interprétée pour berner le peuple algérien. Une farce caricaturale qui a pourtant fait que ce parti a cautionné, dans tous les hémicycles de la république, toutes les dérives de l’ex pouvoir, notamment la modification de la constitution pour permettre la multiplication indéfinie des mandats de l’ex locataire d’El Mouradia, qui a permis l’adoption de l’ensemble des mesures antisociales et plus particulièrement anti économiques qui ont permis l’émergence fulgurante d’une oligarchie tentaculaire, prédatrice et carrément féodale.
Une cheffe de parti, pourtant candidate aux élections présidentielles, se réjouissant pourtant, avec un « masochisme » de sa défaite face à l’ex, « violeur » invétéré de la constitution.
Un parti qui est donc coresponsables de la situation qui a conduit au ras le bol du 22 février, car toujours si proche et en proximité « affective » des alcôves d’un pouvoir, personnifiant toutes les dérives du libéralisme sauvage accouplé à une corruption endémique devenu un désastre national.
Un parti censé être ouvrier selon son programme, mais devenu en fait, l’appendice et la caution «sociale » d’un régime inique et prédateur. Un parti devenu maître dans la duplicité, mais les évènements qui se sont précipités juste après le hirak en ont voulu autrement et permis de dévoiler les tractations sordides menées en sous-main pour court-circuiter la lutte du Hirak originel.
Malgré l’absence de toute garantie d’honnêteté des «élections» présidentielles censées se dérouler le 08 avril 2019, car il s’agissait seulement de «valider» par un vote factice, le 5ème mandat et en plein Hirak, le parti, cantonné dans sa duplicité, n’était pas hésitant à présenter un candidat, sans avancer pourtant, la moindre réclamation au sujet des conditions de déroulement de ces élections, où tout était pourtant joué d’avance.
Enfin, alors que ce parti devait, au moins, toutes les mesures politiques prises depuis l’élection présidentielle, notamment la révision de la constitution, le code électoral, qui recèle pourtant des avancées indéniables, en matière de renouveau et de rajeunissement de la classe, de mise à l’écart de l’argent sale et de contrôle rigoureux des dépenses des candidats aux différentes échéances électorales,
Ce parti adopte une démarche diamétralement opposée, qui traduit, de nouveau, cette duplicité coutumière d’une grande partie de la classe politique, tant décriée par le peuple.
De notre correspondante de Paris : Yasmina Houmad