Complice de l’effondrement du Liban : Washington autorise les livraisons de carburant
Le chef du Hezbollah Nassan Nasrallah a affirmé jeudi qu’un navire iranien chargé de carburant s’apprêtait, en dépit des sanctions américaines visant Téhéran, à appareiller en direction du Liban, un pays en plein effondrement confronté à de graves pénuries de courant, d’essence et de diesel.
Dans une réponse apparente aux propos du chef du Hezbollah, la présidence libanaise a annoncé sur son compte Twitter avoir été sollicitée par l’ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, au sujet de la crise énergétique. «Le président (Michel) Aoun a reçu un appel téléphonique de l’ambassadrice (…) l’informant de la décision de l’administration américaine d’aider le Liban à acheminer de l’électricité de la Jordanie à travers la Syrie», a indiqué la présidence libanaise.
Les Etats-Unis mènent aussi «des négociations avec la Banque mondiale pour assurer le financement de gaz égyptien» et son transport vers le Liban, via la Syrie, ainsi que des travaux d’entretien, selon la présidence. Aucun communiqué officiel n’a été publié par l’ambassade américaine à Beyrouth, mais réagissant à l’annonce du chef du Hezbollah, Dorothy Shea a indiqué à la chaîne panarabe Al-Arabiya que son pays discutait «avec les gouvernements égyptien, jordanien (…) et la Banque mondiale pour aboutir à des solutions réelles et durables» au problème énergétique au Liban.
Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP que «le Liban négociait avec l’Égypte depuis plus d’un an pour acheminer de l’électricité et du gaz via la Jordanie et la Syrie (…) mais les négociations ont été interrompues en raison des sanctions américaines contre la Syrie».
Les États-Unis seraient donc prêts à aider le Liban à résoudre sa pénurie en énergie via la Syrie mais à titre exceptionnel compte tenu de l’embargo imposé à ce pays. Deux sources seraient impliquées dans ce dispositif d’aide: L’Égypte et la Jordanie.
Les deux premiers pays arabes ayant signé au siècle dernier des accords de paix avec l’entité sioniste.
Il est donc permis de penser que cette aide à destination du Liban et la levée partielle de l’embargo sur la Syrie bénéficient du feu vert de l’État sioniste.
Toujours est-il que cette démarche américaine intervient à la suite de l’annonce faite le 19 août par Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, qu’un navire iranien chargé de carburant s’apprêtait, en dépit des sanctions américaines visant Téhéran, à appareiller en direction du Liban.
En tout cas, l’initiative du parti chiite libanais aura apporté la preuve, s’il en fallait encore une, l’implication des États-Unis et d’Israël, son allié de toujours, dans la crise qui frappe le Liban. Ils sont les maîtres de la situation dans cette région du monde, la plus riche en ressources énergiques de la planète.
Il est donc, tout aussi permis de penser, que ce n’est pas pour des raisons bibliques ou autres sornettes de ce genre que fut implanté l’entité sioniste précisément là, au cœur du monde Arabe.
Avec comme objectif principal de tenir le rôle de chien de garde des intérêts impérialistes et par là-même celui de gendarme.
Kamel Zaidi