Condamnés pour le meurtre de civils irakiens : quatre ex-mercenaires de Blackwater graciés par Donald Trump
C’est une nouvelle décision controversée. Après Michael Flynn et Roger Stone, le président américain Donald Trump a annoncé mardi soir, « une quinzaine de grâces ou mesures de clémence, qui bénéficieront à deux personnalités mises en cause dans l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection de 2016 et à des individus impliqués dans le scandale de la société de sécurité privée Blackwater en Irak », rapportent 20 Minutes et l’AFP.
Parmi les « graciés », à quatre anciens employés de la sulfureuse société de sécurité privée Blackwater, impliqués dans les meurtres d’Irakiens en 2007. Il s’agit de Dustin Heard, Evan Liberty, Nicholas Slatten et Paul Slough.
L’un de ces gardes de sécurité, Nicholas Slatten, a été condamné à une peine de prison à vie.
Ils avaient été reconnus coupables d’avoir pris part à une fusillade à Bagdad le 16 septembre 2007, un épisode sanglant qui avait provoqué un scandale international mettant notamment en lumière le recours à des sociétés privées par l’armée américaine. Il avait accru le ressentiment des Irakiens à l’égard des Etats-Unis.
Plus qu’une bavure ! Le dernier d’une série d’excès ayant émaillé le parcours de la firme depuis son arrivée en Irak en 2003.
Quatorze civils irakiens avaient été tués et 17 autres blessés. Les gardes de Blackwater avaient affirmé avoir agi en état de légitime défense. La Maison Blanche a affirmé mardi soir que les quatre hommes, tous anciens militaires, avaient « un long passé de service à la nation ».
Les démocrates ont vivement critiqué ces mesures de grâce. « Trump place la loyauté au-dessus de tout le reste : au-dessus de l’état de droit, au-dessus de notre démocratie, et certainement au-dessus de la justice », s’est insurgé Adam Schiff, président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants.
Des mercenaires….
Plusieurs années après sa disparition, les conditions d’exercice des missions de sécurité irakiennes de la société militaire privée Blackwater continuent de faire des vagues. Le “New York Times” dévoilait dernièrement, un document qui prouve l’impunité dont jouissait la société de sécurité américaine lors de ses missions en Irak. Un pouvoir exorbitant pas étranger à la déliquescence de l’armée irakienne dont les effets se font encore sentir aujourd’hui.
Le mémorandum dévoilé par le journal américain rédigé par un enquêteur du département d’Etat américain, Jean Richter, montre qu’en août 2007, l’administration militaire américaine connaissait parfaitement les dérives des missions de sécurité confiées à la société Blackwater.
Arrivé en Irak le 1er août, 2007, pour évaluer les « performances » de la société Blackwater chargée d’y protéger les diplomates américains, l’enquêteur liste les fautes commises par les employés de la société : défaut d’entretien des véhicules, emplois de sous-traitants étrangers dans des conditions difficiles, comportement inapproprié des employés, etc. Blackwater, les eaux sombres. Le nom lui-même fait froid dans le dos.
Dj. Am