Conférence de presse du président du CNESE : « Le CNESE pèsera dans le règlement des conflits sociaux »
Dans une conférence de presse qu’il a animée aujourd’hui au terme de l’Assemblée général du Conseil national économique, social et environnemental qu’il préside, Réda Tir a développé les missions, qui lui sont conférées ainsi qu’à ses pairs. Il a tenu à lever toute ambigüité sur le propos : l’instance, placée sous la tutelle du président de la République, est à caractère consultative. Elle est conseillère de l’Exécutif. Elle lui donne des recommandations et des orientations, sans obligation formelle de les appliquer in-extenso. Il a affirmé qu’il ne convient pas de « confondre entre nos prérogatives mission et celles de la Médiation de la République et celles du Conseil de la concurrence. Ces deux organes sont des puissances publiques, pouvant saisir la justice ». Le rôle des 200 experts, membre du CNESE n’est pas, pour autant, subsidiaire. Ils ont la tâche d’étudier les problématiques posées et de leur accoler des solutions pragmatiques et réalistes. « L’Assemblée générale du CNES apporte une adhésion aux politiques publiques. Elle pèsera dans le règlement des conflits sociaux » a souligné Réda Tir. Il a indiqué, dans le sillage, que le Conseil remettra, au chef de l’Etat, un rapport d’évaluation, accompagné des mesures d’urgence à mettre en œuvre, chaque semestre
Pour mieux apprécier son apport dans le plan d’action des pouvoirs publics, le président du CNESE a cité quelques projets déjà entrepris. Il a attesté que c’est ledit Conseil qui a évalué les sommes d’argent circulant dans l’informel à 10000 milliards de dinars (environ 90 millions d’euros). Cette manne financière colossale échappe aux mailles du fisc et de la Caisse nationale des assurés sociaux (CNAS). « Nous travaillons sur un modèle de calcul sophistiqué de flux et de stocks du marché noire » a-t-il informé. Par ailleurs, le CNESE finalise, en collaboration avec le ministère des Finances et la Banque d’Algérie et en partenariat avec « un pays ami », un projet de politique monétaire fiscale. Il a évoqué, en outre, la médiation au profit d’opérateurs économiques, ayant sollicités le CNESE. « Une vingtaine de dossiers a été étudiée et transmise au gouvernement » a-t-il soutenu.
Abordant les projets en voie de lancement, Réda Tir a assuré que la primauté sera donnée au dossier afférent à l’investissement. La création de compagnies aériennes à capital privé à 100%, l’ouverture du capital social d’Air Algérie à l’investissement privé et la création de sociétés de « transports utiles » sont en cours de développement. L’objectif est de mobiliser des capitaux privés pour le secteur, à très brève échéance. Pour le conférencier, il faut absolument « encourager les financements mixtes, afin de réduire cet appétit pour les crédits bancaires ». Il a cité l’emprunt obligataire et les finances islamiques comme des substituts efficaces. « Le gouvernement n’arrive pas à acter ces outil-là à cause d’un déficit de confiance » a-t-il regretté. « L’économie a besoin d’une restructuration générale et définitive » a préconisé le président du CNESE. Il a plaidé aussi pour des changements radicaux dans les effectifs de la fonction publique et pour une révision urgente du fonctionnement de certaines administrations et établissements publics. La bureaucratie constitue un frein au développement économique, a-t-il expliqué.
Soulef B.