Conférence sur le Sahara Occidental en Colombie : Une question de décolonisation ipso-facto !
Comme annoncé par nous depuis deux jours, ce Mercredi 5 mai, une importante conférence virtuelle intitulée « Sahara Occidental, la dernière colonie d’Afrique » a eu lieu à Bogotá (Colombie).
Elle a été rehaussée par la participation d’éminents experts, chercheurs et professeurs, dont Jerónimo Delgado Caicedo et Myrna Rodriguez Añuez. Ainsi que la Professeure Myrna.
A l’entame de cette conférence, cette dernière a fait un rappel historique des circonstances entourant la non-décolonisation du territoire du Sahara Occidental, mettant en avant « l’étape mouvementée des années 1970, en pleine guerre froide, et la faiblesse que traversait l’Espagne comme métropole avec la maladie et la mort subséquente du dictateur Franco, exploitée par le régime marocain pour occuper militairement le Sahara Occidental.
Elle a fait un exposé sur la phase qui a suivi lorsque les événements qui ont conduit à la signature des accords tripartites illégaux de Madrid, entre l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie, qui ont provoqué une guerre sanglante et l’exil d’environ la moitié de la population sahraouie.
Mme Myrna a également indiqué que le peuple sahraoui a bénéficié de la générosité et de la solidarité de la part du seul voisin qui n’a pas participé à l’infâme partage du butin contrairement aux pays voisins : la grande Algérie, pays qui depuis sa fondation s’est engagé dans toutes les luttes de tous les peuples opprimés par le colonialisme. Cet incommensurable drame se poursuit hélas à ce jour.
Il va même crescendo depuis la reprise du conflit armé entre les forces d’occupation marocaines et l’APLS (armée populaire de libération du Sahara Occidental).
Le Professeur Jerónimo Delgado Caicedo, expert de l’Afrique, a quant à lui commencé son intervention en soulignant qu’il existe dans le monde 17 territoires non autonomes, qui sont des colonies qui n’ont pas encore accédé à leur autodétermination, même s’il faut rappeler que tous ont pu au moins avoir accès à une consultation populaire, à l’exception du peuple sahraoui qui n’a pu être consulté en raison du refus de la force qui occupe militairement le territoire qu’est le Maroc.
Le professeur Delgado a été consultant en politique africaine et relations internationales pour le Congrès de la République de Colombie, le ministère des Affaires étrangères de Colombie et l’Union africaine. Il a également été professeur à l’Académie diplomatique Augusto Ramirez Ocampo.
Il est l’auteur et éditeur de chapitres de livres et d’articles dans des revues internationales. Il était membre des comités éditoriaux de magazines spécialisés sur des sujets liés aux études africaines, à la politique étrangère et à la coopération Sud-Sud. Le professeur Delgado est directeur de l’Observatoire pour l’analyse des systèmes internationaux (OASIS) de l’Université Externado de Colombie et président de la section colombienne de l’Association latino-américaine pour les études asiatiques et africaines (ALADAA).
La poursuite de la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, et l’exploitation des richesses naturelles appartenant au peuple sahraoui, avec l’aide de certaines multinationales et le soutien de la France, est un dossier qui traine depuis plus de 40 ans multipliant les souffrances du peuple sahraoui.
La reprise du conflit armé après l’agression militaire marocaine du 13 novembre 2020 à El Guerguerat, où manifestaient des civils sahraouis contre la brèche illégale créée par l’occupant dans le mur de sable, remet ce conflit au centre des préoccupations du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union africaine (UA) à travers son organe de paix et de la sécurité (CPS).
A.O