Depuis les fracassantes révélations faites par le hacker Chris Coleman, les données et les preuves ont continué de s’accumuler concernant les activités criminelles menées par les Affaires Etrangères et les services secrets marocains, dont les actions, au service du maintien de leur présence coloniale au Sahara Occidental, se concentre essentiellement sur la corruption et le chantage. A présent, les scandales en cascade du logiciel-espion Pegasus, du Maroc-gate, de BFMTV et de la « Team-Jorges », ont fini de mettre à nu le caractère criminel et infréquentable de la diplomatie makhzenienne. Or, celle-ci donne l’air de chercher à se redéployer discrètement. C’est en tous cas ce que rapporte le site payant Africa Intelligence, qui annonce la discrète mise en place d’une structure censée verser dans la réflexion, mais dont le but caché est sans doute de reprendre ses actions de chantage et de corruption de la part de certaines « grosses pointures » du peu qui reste de la diplomatie classique marocaine. « L’ancien directeur Afrique du ministère des affaires étrangères marocain (2005-2012) Abdellatif Bendahane vient de constituer une nouvelle boîte à idées et centre de conseil de haut niveau sur les questions internationales. Ce Groupe de réflexion et d’analyse diplomatique (GRAD), qu’il préside, a obtenu, fin avril, l’aval des autorités judiciaires et sécuritaires pour lancer son activité depuis son siège de Rabat. Ce think-tank, qui compte opérer en parallèle des institutions marocaines, se compose uniquement d’anciens directeurs du ministère des affaires étrangères et d’anciens ambassadeurs. Le vice-président du GRAD, Abdeladim Tber, a notamment été en poste en Pologne et au Qatar. Le secrétaire général, Moulay Abbes el-Kadiri, a exercé en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Le trésorier, Abdelouahab Bellouki, est un ancien ambassadeur du royaume à La Haye, où il était représentant permanent auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). La conseillère Farida Jaidi a été ambassadrice en Suède, au Brésil, au Paraguay et au Suriname, avant de devenir conseillère diplomatique du ministre des affaires étrangères, puis coordinatrice du Moroccan Women Mediators Network pour la prévention et la médiation des conflits », rapporte en effet ce site. Il n’est rien moins question de déployer une sorte de diplomatie parallèle qui, gageons-le, aura les coudées encore plus franches pour soudoyer les diplomates de par le monde, les piéger et les faire chanter. Le GRAD serait « couvert » par la DGD de Yacine Mansouri, les services secrets marocains, nul doute que de faramineuses sommes d’argent ont dû être débloquées au service de ces manœuvres nouvelles. O se souvient, par exemple que c’est Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne, avait été chargé de remettre de l’argent liquide et des cadeaux très coûteux à bon nombre d’eurodéputés chargés de permettre au Maroc de contrôler discrètement le Parlement Européen chargés notamment de lui imposer silence s’agissant de l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc, et des nombreuses atteintes aux droits de l’Homme commises par ce dernier. Nous voilà avertis…
El Ghayeb Lamine