Conseil de la Nation : « le nouveau colonialisme et l’ancien impérialisme sont de mauvais élèves »
Dans un communiqué de son Bureau sous la présidence du moudjahid Salah Goudjil, le Conseil de la Nation annonce son soutien clair et indéfectible à la décision de l’Etat concernant le rappel immédiat de son ambassadeur auprès de la république française suite à la reconnaissance par le gouvernement français du ‘’soi-disant plan marocain d’autonomie comme seule base pour résoudre le conflit au Sahara Occidental’’.
Le Conseil de la Nation affirme ‘’ sa condamnation de cette démarche indésirable, qui constitue une déviation dangereuse de l’éthique du travail politique et diplomatique, et de l’abc clair du droit international et des conventions sur la décolonisation dans le monde’’. Dans le même communiqué, la Chambre Haute estime que cette reconnaissance par le gouvernement français constitue un mépris pour les décisions de la Cour Internationale de Justice et de ses organes consultatifs qui confirme que la cause sahraouie est une question de décolonisation et est liée à la fin de la dernière colonie du continent africain.
Dans ce contexte, le Bureau du Conseil de la Nation souligne que ‘’ le nouveau colonialisme, comme le vieil impérialisme, est un élève stupide, confirmant ainsi la justesse des propos du général Giap, héros de la bataille de Dien Bien Phu 1954 au Vietnam ». Il rappelle que c’est parce que le colonialisme n’apprend pas les règles de l’histoire et ne tient pas compte des leçons du passé, ne s’appuie pas sur les pratiques et les expériences du présent, mais s’efforce plutôt de répéter ses atrocités contre les peuples opprimés qui aspirent à un avenir meilleur.
Ainsi, le système colonial, qu’il soit moderne ou traditionnel, même si leurs méthodes diffèrent, sont les deux faces d’une même médaille en termes de stéréotype et de matrice, son « énergie magique » n’est rien d’autre que des violations sataniques qui sont contre nature, illégales et immorales…
« En conséquence, la décision du gouvernement français vient à contre-courant de la tendance mondiale croissante vers la nécessité de mettre fin au colonialisme en Afrique, basée sur des calculs politiques étroits et de fausses données historiques. Par cette décision, la France officielle est aujourd’hui entre les mains d’une nouvelle oligarchie qui n’a aucune compréhension de la politique autre que autre que celle des intérêts étroits ».
Continuant son analyse, le Conseil de la Nation déclare que : ‘’la France officielle, avec sa décision de marchander la juste cause du peuple sahraoui et ses droits légitimes, a préféré abandonner tout lien avec la philosophie et les valeurs des droits de l’homme qu’elle a toujours défendus, et elle confirme aujourd’hui l’application de la logique des deux poids, deux mesures. En plus de cela, elle a tracé l’approche du compromis sur les principes en adoptant une diplomatie de « positions condescendantes » au détriment de la cause d’un peuple et de son avenir, tout cela à l’encontre de la légitimité internationale dans son intégralité et en violation des résolutions de l’ONU relatives à la question sahraouie et de la doctrine des Nations Unies relative à la décolonisation. C’est un abandon explicite de la responsabilité qui lui est assignée envers les buts et principes des Nations Unies en sa qualité de membre permanent du Conseil de Sécurité ».
Tahar Mansour