Contribution/ A propos du Sommet de la Ligue arabe
Par Samir Bouakouir
Ce qui donne un caractère exceptionnel au futur sommet arabe, c’est le contexte mondial dans lequel il va se tenir.
Par delà la question palestinienne qui prend avec la rencontre de réunification tenue à Alger une dimension centrale, ce sont les profonds bouleversements géostratégiques en cours qui agiront sur les pays arabes comme une contrainte extérieure forte.
La fin du monde unipolaire issu de l’effondrement de l’union soviétique marque une rupture historique avec les équilibres, ou plutôt les déséquilibres, imposés violemment par l’unilatéralisme américain avec sa cascade d’interventions militaires et ses projets et plans de remodelage des Etats et des régions, à l’image de celui du « grand Moyen-Orient » incluant, selon la vision impériale, l’Afrique du Nord.
Le sommet arabe prévu le 1er novembre offre incontestablement une opportunité historique aux pays arabes pour surmonter des contradictions, le plus souvent provoquées et entretenues par l’Occident. Bien sûr, il serait naïf voire absurde de croire à la «résurrection » d’une fictive Nation arabe ( le terme arabe ne devant pas être perçu dans un sens ethnique mais géoculturel) mais la dynamique multipolaire du monde exige une convergence de vues pour définir les bases d’une action commune pour une refonte radicale des institutions internationales afin de les rendre conformes aux nouveaux rapports de force à l’échelle mondiale et surtout plus justes et plus démocratiques. La paix mondiale étant à ce prix.
L’Algérie qui a été durant la guerre froide à l’avant-garde du mouvement des non-alignés revendiquant un nouvel ordre économique mondial peut jouer à nouveau un rôle de premier plan tant au niveau arabe qu’africain pour neutraliser définitivement toutes les tentations impérialistes et néocoloniales. D’où qu’elles viennent !
Samir Bouakouir, analyste, et ancien cadre dirigeant du FFS