De Daoud à Sansal, : Une honteuse collusion anti-algérienne
A l’observation d’un phénomène littéraire, le premier indument récompensé du prix Goncourt pour avoir volé une histoire vécue, à l’arrestation du second, Boualem Sansal, un autre écrivain d’une connivence sioniste d’obédience à l’extrême droite française, négationniste de l’existence même de son propre pays de naissance qui l’a vu naitre et éduqué.
De là, à commenter, les positions de l’un et de l’autre, sans faire oublier, ni l’un, ni l’autre, les deux personnages qui semblent avoir quelques dénominateurs communs suspectes se sont dits le mot pour être les instruments d’une stratégie, sous couvert, littéraire, mais d’une finalité bien pensée.
D’abord le poids du pouvoir en France : Si la relation algéro-française bat de l’aile, et si même, le président français, impuissant à affronter la question mémorielle, tout autant incapable à poursuivre une relation économique inique au profit de la seule France et son CAC 40, s’est décidé, dans un saut imprudent et aléatoire, à miser sur un trône marocain chavirant. Que cela lui convienne et récompense son audace et sa position de non droit au Sahara Occidental !
De là, aussi à instruire son ambassadeur à Alger de poser une gerbe de fleurs sur la tombe de l’un de nos martyrs phares des plus vénérés de tous les algériens, après une déclaration de reconnaissance qu’il avait été tué par la France coloniale, de la main du tortionnaire Aussares, cela ne change rien à la question mémorielle qui reste intacte : Elle est d’un questionnement aussi profond que têtu !
Bref de rappeler l’histoire, nous l’avons vécue, ingurgitée mais nous nous souvenons de la colonisation et de ses affres inhumaines et de ses séquelles, les conséquences de ses essais nucléaires, et ses déchets enfouis dans le sol et le sous-sol du Sahara mais bien visibles chez les populations environnantes.
En revenant sans transition au sujet, deux écrivains algériens sont soudainement et, la même année, 2024, français par le fait du prince. Une décision de l’Elysée. Macron est à la manœuvre pour offrir la nationalité française, non pas la citoyenneté, car c’est une qualité qui ne peut être octroyée. Mais il a décidé et ce fut fait, tant pis ou tant mieux pour lui, pourvu qu’il pense avoir titillé l’Algérie en pensant avoir misé sur deux plumes opportunistes pour battre en brèche la revendication algérienne d’une reconnaissance française de son crime contre l’humanité en Algérie.
Le secret de la démarche de Macron : en mobilisant deux plumes algériennes, croit-il pouvoir influencer les décisions d’Etat de l’Algérie. Croit-il pouvoir nuire à la réputation de l’Algérie ou à sa gouvernance ?
Qu’il s’agisse de Kamel Daoud ou bien de Boualem Sansal, pour l’algérien il ne s’agit ni plus, ni moins que d’un phénomène médiatique passager, le Goncourt ou autre mondanité à 10 euros de récompense, pour lui ouvrir la voix du succès, ne nous intéressent pas. Un succès irrémédiablement entaché et qui porte entache indélébile sur le Goncourt et ses parrains.
Par contre, nous sommes fiers de nos écrivains, Mouloud Feraoun, celui qui disait que la langue française « était notre butin de guerre », de Mohamed DIB et sa trilogie « la grande maison », Kateb Yacine, Assia Djebbar, récipiendaire du prix Goncourt, et dont les œuvres ont été reconnues, sans jamais trahir son pays, Yasmina Khadra, l’algérien qui manie le Français comme il jongle avec ses mots, et d’autres encore pour parler de l’Algérie, dans un arabe châtié, Ben Badis, l’émir Abdelkader, et la liste est infinie pour faire la différence entre « l’algérianité » de la plume trempée dans l’authenticité et des plumitifs francophiles motivées.
La littérature française n’est plus ce qu’elle avait été. Elle est sous perfusion de plumes asséchées d’outre-mer, algériennes, notamment, pour réanimer une francophonie à l’agonie.
Mohamed El-Abassi, ex-diplomate