Contribution : Diaspora algérienne, ce trésor inexploité par l’État
Par Yefri benzerga
Notre diaspora algérienne à l’étranger a connu une croissance exponentielle considérable au cours du XXème siècle, elle est en grande partie la conséquence de la liberté donnée par l’administration coloniale aux Algériens de s’installer en France métropolitaine à partir de 1947 pour des raisons économiques puisque la France était à reconstruire après la seconde guerre mondiale et ceux grâce à l’aide américain et le plan Marshall qui ouvrait des crédits considérables
.La France avait besoin de mains d’œuvre et comme pour la guerre lors qu’elle avait besoin de soldats elle a fait appel à ses anciennes colonies.
Dans les années 1960 et 1970, la conjoncture économique très favorable (trente glorieuses) que connaît la France a contribué à amplifier davantage le phénomène migratoire.
Je tiens à rappeler aussi le rôle dynamique et historique de cette diaspora dans la guerre de libération nationale notamment à travers la fédération de France du FLN historique. Elle n’a ménagé aucun effort pour faire entendre la voix du peuple algériens et sa quête de liberté dans l’hexagone.
Depuis l’indépendance, la diaspora a changé et le pays aussi. Elle est passée d’une immigration de main-d’œuvre à une immigration stable et durable voire binationale en majorité. Le pays est quant à lui passé d’une économie dirigée à une économie quasiment de marché.
Cette diaspora algérienne est attachée aujourd’hui plus que jamais au pays de ses ancêtres qu’elle connait parfois mal notamment sa frange la plus jeune.
Ces jeunes issus de l’immigration qui sont eux même algériens, se sentent solidaires de leur pays d’origine et ont envie d’investir économiquement et s’investir politiquement et socialement dans la poursuite de l’édification de cette Algérie indépendante. Mais hélas, ils se sentent parfois peu légitimes pour s’engager et sont freinés.
A l’heure où l’Algérie mène un combat voire même une guerre sur plusieurs fronts : (sécuritaires, économiques, politiques, géostratégique et idéologique…) à l’heure ou elle continue de consolider ses institutions étatiques héritées d’un long processus initié par l’Émir Abdelkader et renforcé dans les années soixante-dix. Cette diaspora peut aider le pays et ainsi devenir pour lui une de ses solutions et non un de ses problèmes.
Cette diaspora qui se sent à tort ou à raison, souvent à raison admettons le, méprisée et marginalisée ayant les mêmes devoirs mais pas les mêmes droits (postes politiques, investissements, crédits bancaires…) que ses compatriotes de l’intérieur du pays.
Je vois cette diaspora établie à l’étranger comme un véritable lobby devant être en avant-garde de la préservation des acquis révolutionnaires et républicains arraché grâce au sacrifie de ses valeureux chouhadas, je la vois comme l’apôtre de la nation épousant harmonieusement la politique étrangères et géostratégique du pays (Palestine, Sahara occidentale, non-ingérence dans les affaires internes des nations indépendantes…), être le garant et le défenseur de l’unité nationale et le rempart depuis l’étranger contre les mains de l’étranger.
Pour cela l’État doit considérer cette diaspora comme étant des algériens à part entière avec les même droits et les devoirs et non entièrement appart et ainsi établir une stratégie à destination de cette communauté nationale à l’étranger, axée sur la mise en place de passerelles de dialogue, l’instauration de relations de confiance pour donner lieu à des échanges sur ces préoccupations notamment ses élites.
Enfin, nous devons tous où que l’on soit, être conscient que sans une stabilité politique, il n’y aura pas d’économie solide et sans une économie solide nous n’aurons pas de paix et de développement social pour notre pays.
Nous ne devons pas tomber dans l’Immobilisme que le Hirak authentique bénis a permis d’éviter, et ainsi rentrer dans une impasse politique dont l’issue est incertaine aux vues de la conjoncture mondiale et de la situation géopolitique de la région.
Y.B
Bio express
Yefri Benzerga
Président-fondateur de l’association des Algériens en Charente-Maritime
Membre du Comité National Algérien de Soutiens au Peuple Sahraoui