Investir en Algérie est le nouveau pari du Président de la République qui a annoncé son agenda 2022 , à l’occasion des journées d’études sur l’investissement, organisées à Alger.
L’industrie en Algérie , représente environ 5% du PIB qui est un indicateur d’une forte désindustrialisation, résultant d’une économie fondée exclusivement sur la gestion de la rente, pendant plusieurs décennies .
L’année 2022 sera consacrée à améliorer le climat des affaires en Algérie. Cela est une tâche difficile, mais non insurmontable, même si le terrain est miné d’embûches et d’obstacles bureaucratiques.
Pour les experts, investir est un acte économique qui ne doit en aucun cas être enfermé dans des procédures bureaucratiques, relevant exclusivement d’une administration sclérosée, prise en otage par des ronds de cuir, qui ont transformé ce segment stratégique de l’économie nationale, en rente, de nature à générer un enrichissement illicite, d’une caste bureaucratique, en prenant en otage les investisseurs .
Le constat est préoccupant et cela menace fondamentalement la sécurité et la stabilité de notre pays.
Il existe des forces occultes qui ont mis en place des verrous, à divers niveaux de l’administration, transformant l’acte d’investir, en parcours du combattant, bloquant ainsi la possibilité de mettre en service des centaines d’unités de production, de nature à générer des milliers d’emplois .
Le Conseil National de l’Investissement, ne s’est pas réuni depuis 2019, laissant en suspens un nombre important investissements, notamment étrangers, bloquant par une telle situation la création de milliers d’emplois.
Il est nécessaire de relever que le bilan de la gestion du Conseil National de l’Investissement, durant la décennie écoulée, a été égrené par une série d’irrégularités qui ont impacté négativement l’économie nationale . La refonte de ce dispositif d’aide et d’incitation à l’investissement, dans la conjoncture actuelle, est une priorité de l’action gouvernementale.
Le Premier Ministre, Aïmene Benabderrahmane, a indiqué que 2500 projets d’investissement, d’un montant global d’au moins 90 milliards de dollars, étaient en attente de validation au niveau du Conseil National de l’Investissements (CNI).
Le montant important des projets en cours de validation, indique aussi que l’Algerie est en mesure de mobiliser une bonne partie des IDE en Afrique, pour peu que le climat des affaires soit amélioré. Une telle tendancepositive a été relevée dans la volonté des pouvoirs publics qui mobilisent beaucoup de moyens, pour surmonter les inconséquences d’une gouvernance obsolète passée .
L’absence d’une stratégie claire et transparente, ainsi qu’une opacité ténébreuse, entretenue à dessein, par des cercles mafieux, d’une gouvernance passée, tant décriée par le président de la république, a toujours encouragé une instabilité juridique, qui a encouragé les investissements étrangers, à aller s’installer sous d’autres cieux.
Le secteur de l’industrie n’est pas arrivé à produire une stratégie à long terme, définissant les objectifs stratégiques à atteindre, par les pouvoirs publics, devant mettre l’Algérie à l’abri des turbulences économiques mondiales.
Il est ,en premier lieu, urgent, après cette réunion sur l’investissement en Algérie, d’aller vers les assises nationales des experts qui auront pour mission, de faire le constat, l’évaluation des obstacles intersectoriels , la définition d’une stratégie nationale , l’élaboration du programme d’actions du gouvernement, et les mécanismes juridiques à mettre en place, pour assurer, durant l’année 2022 , le décollage, sans entraves , de ce secteur.
Ces objectifs stratégiques ne pourront pas être réalisés, durant l’année 2022, si on ne met pas en place, maintenant, une gouvernance numérisée des affaires de la nation, dans tous les secteurs stratégiques , où tous les actes administratifs, en relation avec l’acte d’investir, seraient délivrés, avec des procédures électroniques transparentes, simplifiées, réduites au maximum, à quelques jours, ne laissant aucune place aux interférences bureaucratiques, corrosives et nocives .
Il appartient à l’Algerie de mettre à niveau sa gouvernance, aux standards internationaux, si on veut faire de notre pays, un partenaire concurrentiel et compétitif .
Le secteur chargé de la numérisation, est interpellé vivement pour informer l’opinion publique nationale et les investisseurs , sur le programme d’actions du gouvernement, en relation avec la numérisation de la gouvernance de l’Etat et de ses institutions, au titre de l’année 2022 .
L’Algerie dispose d’environ 12 millions de jeunes, scolarisés dans les trois paliers , le primaire, le moyen et le secondaire.
Ces jeunes qui constituent la relève de demain , seront bientôt sur le marché de l’emploi. Cela doit marquer, sans aucun doute, plus de pression sur les pouvoirs publics, pour réaliser le challenge d’une croissance soutenue, créatrice d’emplois, devant garantir au pays, une stabilité à moyen et long terme .