Contribution/ « Le zéro vote » en Kabylie s’est fracassé lors des élections locales »
Par Samir Bouakouir
Le « zéro vote » en Kabylie, pendant inverse, tout aussi absurde et dangereux, que le « zéro kabyle » de cette mystification historique qu’est la « badissia-novembaria » s’est fracassé lors des élections locales.
La participation à cette élection, significative au vu du contexte et d’une vieille tradition abstentionniste tenace, est la preuve que le cœur de la Kabylie bat toujours au rythme de l’algérianité.
Quelque soient les résultats, ce scrutin tout comme celui qui l’a précédé, au delà des conditions contestables de leurs tenues, ont le mérite de réduire les capacités d’action de ceux qui, surfant sur le désir légitime du peuple à bâtir à un nouvel ordre plus juste et plus démocratique, n’avaient de réels d’objectifs, inavoués, que de précipiter le pays dans l’affrontement et le chaos et provoquer l’intervention étrangère.
Bien sûr, il ne s’agit pas d’être crédule et ne pas soupçonner une volonté de certaines fractions du pouvoir, – paradoxalement « très en phase » avec cette meute de « radicaux» qui font tout pour éloigner le peuple des urnes-, de restructurer le « système » en réaménageant la façade institutionnelle.
L’éthique de responsabilité commandait toutefois de distinguer entre ce qui relève du conjoncturel ou des contingences du moment et ce qui relève de la pérennité de l’Etat national.
S’il s’agissait d’arracher la « carte kabyle » des mains de ceux qui ne cessent de chanter l’« exception kabyle » pour briser le lien national et rendre ainsi vulnérable le pays face à ses ennemis extérieurs, les autorités du pays ne doivent surtout pas commettre l’erreur de penser que les algériens ont définitivement renoncé à leurs exigences et qu’ils sont maintenant « mûrs » pour replonger dans une nouvelle phase de léthargie politique.
Samir Bouakouir
Ancien cadre dirigeant du FFS