Contribution/ Les effets marquants du système financier 1962-2022
Par (*)Souhil Meddah
En explorant la genèse de la naissance et puis l’évolution du secteur financier en Algérie, nous relevons sept parties essentielles qui ont composées le domaine financier, notamment pour le secteur des banques primaires caractérisées par leur orientation commerciale et sur les échanges commerciaux.
Ou sur le domaine des flux des capitaux, qui dans une forme directe sans intermédiation pouvait dégager beaucoup de masses compensatrices pour le compte d’une dynamique qui était à la fois prospective afin de soutenir l’émergence d’une capacité entrepreneuriale prometteuse et captive en même temps sur les valeurs d’épargne qui étaient en constitution durant quelques phases, surtout au début des années 2000.
Période d’induction du secteur financier avec un cadrage administré, reposant exclusivement sur l’apport des banques et institutions publiques
Cette phase était largement caractérisée par l’imminence d’un objectif de souveraineté par l’instauration de la monnaie nationale ( le dinar ) en 1964, puis celui de la nationalisation institutionnelle accompagnée par l’implication directe des banque publique dans une projection limitée qui donne avantage au secteur public pour engager le processus de constitution du tissu économique et pour poursuivre son développement selon les moutures appliquées sous leurs formes triennales, quadriennales et quinquennales.
Il était question a l’époque de rechercher comment aplanir les ressources pour pouvoir créer des bases de modernisation et de formation des différents types de débouchés latents. A l’époque, le rôle du système financier s’adopter en fonction de la mise en œuvre des programmes d’industrialisation ou autres domaines, qui devaient permettre de garantir une accumulation des quantités des biens et services offerts et des valeurs transigées, sans que le facteur cout-opportunité ne soit exigé systématiquement.
Il est nécessaire d’admettre que cette trajectoire décidée surtout vis-à-vis de la politique monétaire qui organisait la variation des masses ou des flux uniquement dans le but de soutenir l’émergence des revenus des individus en se focalisant sur une quasi-stabilité institutionnelle du dinar.
Et aussi, sur la limitation des couts individuels à la consommation par des mesures de bornage des choix sur achats et de cadrage du circuit de commercialisation des biens et services offerts sur le marché local, qui sur le moyen terme avait bénéficiée de la situation démographique avant son ascension dès la fin des années 1970.
Bien que cette politique de limitation sur les différents compartiments ne fût heurtée qu’a quelques effets limitées, mais il était également important de se préparer vers d’autres mutations tout en entamant les ajustements et les corrections nécessaires.
Les restructurations organiques à partir de 1982, projetant les spécialisations des banques dans des domaines précis
La restructuration des années 1982 a 1986, se projetées sur le contenu nécessaire par rapport à une phase d’ajustement et de correction par spécialisation. Surtout vis-à-vis du détail des spécialisations qui devaient se détacher des nouvelles segmentations à partir des activités de base ou autres à vocation sociale.
A ce titre, la plus grande mutation a été enregistrée dans le secteur financier primaire, qui était appelée a décomposer et limiter ses champs d’intervention, afin de garantir une meilleure performance du point de vue des ressources et leurs emplois respectifs.
Au même titre que cette diversification condensée des offres, cette batterie de mesures devait également être soutenue sur des canaux de ressources aussi diversifiées que par rapport aux aspects des dotations.
Il est clair qu’a cette époque, les politique publique ne mesuraient pas l’urgence de prévoir le scénario d’un contrechoc pétrolier désavantageux sur les revenus extérieurs et de se prémunir de toutes les éventualités, au moins en tablant sur un début de libéralisation de l’acte d’investir, soutenu par une place financière diversifiée par ses ressources et sa compétitivité monétaire (Taux directeur + marge de négociation)
Les réformes de la fin des années 1980, notamment en 1988 avec l’autonomie des banques dans leurs exercices avec tous les secteurs
Sur la base des imperfections du recadrage organique de 1982 et suite aux effets du contrechoc pétrolier de 1986, les politiques publiques se sont automatiquement orientées vers une libéralisation par l’autonomie de choix et de gestion pour le secteur financier et aux banques primaires.
Cependant, cette politique d’ouverture s’est radicalement heurtée à un tissu d’investissement complètement déstructuré.
Ce tissu soit il était en manque de compétitivité ou soit, il était totalement inexistant.
Cette politique d’autonomie s’est fatalement transformée en un processus pluriannuel basé sur les actes du tout importé au lieu qu’il soit accompagnateur d’un tissu d’industrialisation et de diversification des secteurs ou des branches d’activités.
L’ouverture dans le début des années 1990, avec également l’adoption des règles qui concernent la mise en place et le développement d’une place boursière qui organise et gère les flux avec ou sans intermédiation
Conscient de l’importance du risque financier par rapport à une ouverture mal-préparée et mal-interprétée par tous, les politiques publiques se sont convenus à anticiper les besoins en instruments et outils financiers pour aborder correctement la phase de l’ouverture et de la mutation vers le libre marché.
Le libre marché étant un espace ou le libre-échange sera accepté par toutes les parties et nécessitera également la mobilisation de plusieurs ressources pour doter et alimenter plusieurs compartiments d’emplois en moyens de financement.
La singularité de cette nouvelle vision se confirme dans le fait que le secteur financier devra aussi compter sur l’engagement de tous les agents économiques y compris les détenteurs d’épargne et de ressources financières statiques.
Ce qui conforte aussi le domaine de la création monétaire en ne se référant plus au niveau de la réserve fractionnaire détenue dans les liquidités de banques, mais également sur les valeurs qui transigeaient ailleurs.
D’autre part la loi sur la monnaie et le crédit avait depuis cette époque adoptée un chemin qui devait compter temporairement sur un semblant processus de vérité des prix.
Il était à la fois question d’une dévaluation du dinar et aussi du renforcement du cadrage règlementaire régissant les flux monétaires a l’intérieur du pays d’une part comme avec l’extérieur du pays d’autre part.
La politique monétaire et en usant de ses instruments de la place bancaire et financière, avait abordée difficilement la période de l’exécution du plan d’ajustement structurelle. Il s’agit d’une phase ou tout le cumul des erreurs antérieures avait imposé une correction directe et surtout impitoyable sur plusieurs couches sociales.
Cette politique monétaire à travers sa LMC avait aussi œuvrée pour la préparation de l’ouverture vers les investissements directes étrangers (IDE) et aussi sur les instruments financiers de refinancement des banques et des agents économiques. Sauf qu’a l’époque la conjoncture politique ne garantissait pas une stabilité générale pour pouvoir entamer les autres processus d’investissement avec un circuit d’échange dans le deux sens.
L’entrée en vigueur des processus de capitalisation avec l’intention d’une diversification financière vers les années 1998 / 1999 et la rupture constatée entre 2003 et 2004.
La nécessité de diversifier les circuits de financier avec ou sans intermédiation, avait abouti en 1998 a une première opération d’emprunt obligataire de la SONATRACH, qui avait affichée un taux de satisfaction supérieure aux espérances de l’époque.
Le montant étant initialement fixé a 5 ou 6 milliards de dinars, avoisinait vers la fin de l’opération les quelques 11 milliards de dinars.
Cette phase était surtout caractérisée par le fait que les agents économiques adoptaient ce mode de participation, qui ensuite s’est enchaîné avec l’introduction en bourse de deux entreprises publiques, SAIDAL et ERIAD SETIF.
Le système financier à partir de cette époque avait entamé l’une des meilleures mesures de captation des ressources financières au sein d’un environnement institutionnalisé, comptant les apports des agents offreurs de financement pour le compte des autres agents-operateurs demandeurs de financement, le tout via la plateforme de la Bourse d’ Alger.
L’erreur fut que ce processus avait été interrompu quelques années plus tard avec l’adoption de plusieurs autres formes de financement soutenu par l’Etat et comptant sur l’apport et la dotation du trésor public dans le cadre des taux bonifiés. C’est-à-dire que la politique budgétaire devait intervenir pour compenser les manques à gagner de la politique monétaire.
Durant cette phase, la place bancaire s’est dotée de nouveaux établissements bancaires privés, notamment ceux des banques étrangères, qui se sont longuement focalisés sur le segment de la grande consommation en finançant les besoins des ménages en consommations directes et rapides. Ce qui a donné plus de priorité aux importations, au détriment des opérateurs économiques.
Les ajustements actuels s’orientent vers une diversification des portefeuilles d’opérateurs demandeurs de financement à la fois sur le marché de la dette ou celui des quelques equity D’autre part, le marché obligataire doit aussi se remettre en marche pour le compte des instituions, notamment celles qui offres des services en leasing au lieu de se lin=miter aux Operations Assimilables au Trésor (OAT).
Pour rappel, la démarche incitative à l’investissement du début des années 2000, avait pour but d’accélérer d’une part le rythme de création et de mise en exploitation des projets d’investissements et d’autre part, de pouvoir organiser la répartition de la population active, en avantageant une segmentation orientée vers un renforcement du compartiment des créateurs de projets, particulièrement pour les jeunes au lieu de les maintenir dans une posture unique de demandeurs d’emplois.
Ceci étant, il y avait quand même une tare constatée et qui s’est versée dans le temps, par rapport à se répartition disproportionnelle subie qui avec le temps, alourdissait certains segments demandeurs de financement au détriment des autres, avec parfois des cas de saturation de leurs marchés.
Les mesures financières de soutien qu’elles soient à travers les instruments de la politique monétaire ou sur les apports de la politique budgétaire, devaient au fur et à mesure adoptées des actions correctives ou d’ajustement afin de pouvoir réguler le marché réel offreur des biens et services.
Les réactions du marché interbancaire depuis 2014
Depuis le dernier contrechoc pétrolier de 2014, la politique monétaire au début avait œuvré pour une meilleure satisfaction des ressources de la politique budgétaire en entament des ajustements sur la valeur du dinar afin de maximiser les recettes tirées sur la fiscalité pétrolière.
Il était aussi question de soutenir la compétitivité intérieure en comptant sur une devise plus chère à l’importation.
Cette dernière mesure ne peut fournir ou garantir une grande efficacité que dans le cas où tous les autres segments et secteurs fonctionnent simultanément pour le compte d’un développement industriel rapide et performant, de par la stabilité de ses prix intérieurs et extérieurs et aussi par sa qualité nécessaire pour une meilleure conquête des autres marchés internationaux.
A ce jour, la politique monétaire tient à mettre l’ajustement du dinar comme une priorité pour le maintien des équilibres financiers par rapport aux compartiments de valorisation et d’échange avec l’extérieur. Elle compte aussi de garder une extrême vigilance sur les compartiments de masses, en fonction des corrections faites à travers l’espèce des banques primaires, dans tous les aspects qui concerne le refinancement de leurs avoirs, ou sur les reprises des liquidités par les réserves obligatoires ou des flux sur l’Open Market.
L’entrée en vigueur du nouveau paradigme souhaité, impliquera de facto la contribution agressive de la politique monétaire sur un plan d’ajustement de valorisation monétarisée des biens et services et aussi, doit injecter encore plus de solutions financières accompagnatrices, comptant entre autres sur les formes de capitalisation des sociétés, adossées a des effets de leviers par l’addition des dettes financières, avec leurs couts, contre des valeurs dégagées à la fin de chaque cycle.
Ces mêmes valeurs dégagées seront à leur tour reparties comme nouvelles ressources pour le compte des différents autres chapitres de consommation ou de capitalisation.
L’organisation du secteur des assurances et le renforcement des conditions de capitalisation et de cautionnement dans ce domaine
Le secteur financier doit aussi compter sur le marché des assurances qui demeure l’un des plus puissants moteurs de collecte et de placement et qui, à la fois opéré dans un cadre d’obligation légale, mais aussi sur les placements mutualisés a long terme.
Le recours aux Operations Collectives de Valeurs Mobilières (OPCM), peut constituer l’une des meilleurs interfaces de mobilisation des ressources monétaires, de financement, de garanti de revenus et de bancarisation.
L’absence des autres formules de financement, qui pour le compte d’un marché en manque d’investissement s’appuyant sur un mécanisme de création monétaire cyclique et ciblée, pouvaient faire dégager et fructifier de nouvelles ressources et de nouvelles valeurs ajoutées:
La place financière doit aussi utiliser ses ressources ou ses marges de ressources (création monétaires et autres) pour le financement de diverses formes de capitalisation qui nécessitent leurs intermédiations.
A ce titre, la formule du Capital transmission, qui devait au moins faire l’objet de tests pendant la mise en œuvre du Plan d’Ajustement Structurel (PAS) à partir de 1995, doit au moins être mise en œuvre pour le compte de plusieurs entités qui cherchent des repreneurs soutenus par un instrument d’intermédiation capitalistique
Capital développement, est un instrument qui peut aider les entreprises dans leur phase de développement ou d’entrée en exploitation sur plusieurs années, afin de soulager la durée de retour de leurs investissements.
Capital retournement, doit aussi être mis en action pour faire face aux situations de difficulté financière que subissent plusieurs entreprises, notamment quelques EPE ou celles des grandes sociétés qui font face aux différentes crises cycliques.
(*) Souhil Meddah, expert financier