Contribution/ Les États face à des défis existentiels: Le pire est devant nous
Par Hassen Kacimi
Deuxième partie
Menaces imminentes sur la sécurité alimentaire des populations mondiales, et l’inquiétude des États en crise.
La guerre en Ukraine fait craindre au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, un « effondrement du système alimentaire mondial et une famine sans précédent ».
Plusieurs millions de personnes dans le monde sont menacés de faim, selon la FAO, suite à la guerre en Ukraine. Les opinions publiques internationales ne savent pas qu’en 2020, 811 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde et cela pour la cinquième année consécutive et ce chiffre augmente de manière dramatique.
La situation est plus qu’alarmante, puisque 1/3 de la population mondiale, soit plus de deux milliards de personnes n’arrivent pas à subvenir quotidiennement à leurs besoins alimentaires.
Les Allemands, la plus puissante économie d’Europe, est en alerte et elle s’attend à une crise économique mondiale dévastatrice. Tous les experts sont unanimes pour relever que le chaos mondial est à nos portes, si la guerre en Ukraine persiste et si l’occident continue à maintenir ses sanctions économiques contre la Russie.
Les experts Allemands prévoient des lendemains et des défis qui sont de nature à provoquer l’effondrement économique des Etats, mêmes les plus puissants, et à menacer la sécurité alimentaire de leur population.
Les occidentaux n’ont pas réussi à désolidariser la Chine de la Russie qui affiche un soutien stratégique aux Russes, laissant supposer que ce conflit va dangereusement durer dans le temps.
Dans cette guerre affreuse, où les économies des Etats sont menacées, la Chine et la Russie n’ont pas l’intention de céder, et ils n’ont pas dit aussi leur dernier mot.
Ces deux pays feront valoir des cartes précieuses et redoutables. Les premières sanctions économique Russes et Chinoises sont tombées, en remettant en cause le système de Bretton Woods qui organise l’ordre monétaire mondial, autour du dollar Américain.
Pour les Chinois et les Russes, le paiement des transactions énergétiques se fera en rouble ou en Yuan, adossées à l’or. Une telle mesure est un coup mortel, porté à la monnaie du dollar qui n’aura plus l’exclusivité, comme monnaie mondiale de référence, dans les échanges mondiaux et commerciaux.
Dans le camp occidental, on crie au complot. Pour les pays nantis, une telle mesure est considérée comme une décision illégale, non conforme au système Bretton Woods.
L’occident sait très bien que cette mesure est de nature à menacer l’omnipotence de l’occident, dans le commerce international.
La Russie vient d’abattre une deuxième carte redoutable, portant sur la réduction des engrais exportés par la Russie, deuxième plus grand producteur mondial.
Les 9 millions de tonnes d’engrais produits par les Russes permettent d’alimenter plus de 4 milliards de personnes. Les Européens sont dans une situation de vulnérabilité très forte, vis à vis de la Russie, qui n’a pas que le levier du Gaz, comme le présentent faussement les médias occidentaux.
49% des besoins de l’Europe, en engrais, sont importés de la Russie qui vient de réduire l’exportation de ses engrais vers l’Europe.
Un embargo des engrais russes vers ce continent, est une mesure qui peut menacer la viabilité des exploitations agricoles occidentales, qui ne seront plus en mesure de satisfaire les besoins alimentaires de leur population.
En Europe, dans le monde agricole, les paysans ont investi la rue pour exprimer leur colère et leur inquiétude, au sujet de la rareté des engrais et de la cherté de leur prix, accusant par là, leurs gouvernants de n’avoir pas protégé leurs intérêts.
La sécurité alimentaire Européenne est gravement menacée, provoquant par un tel retour de manivelle inattendu, la détresse des agriculteurs et des gouvernants Européens.
Dans le reste du monde, particulièrement, les pays les plus fragiles, la détresse alimentaire sera plus sévère et personne ne pourra, malheureusement, y remédier. Les pénuries sont déjà là. Elles sont signalées un peu partout.
La situation sera plus grave, dans une année, lorsque les stocks de sécurité s’épuiseront, et à ce moment, on assistera à des détresses sociales et des crises humanitaires, sans précédent.
L’Ukraine, deuxième plus grand producteur mondial de céréales, sera confrontée, cette année, à un effondrement de sa production, qui va dangereusement impacter le marché international, qui connaîtra une forte augmentation des prix des céréales, du maïs, des oléagineux et de l’aliment de bétail.
Les ports stratégiques Ukrainiens, Mariopol et Odessa, risquent de passer, à tout moment, sous le contrôle Russe, qui aura ainsi le monopole sur la production mondiale en céréales, et bien d’autres matières premières. Un autre levier de pression que fera valoir la Russie.
L’industrie des viandes rouges et blanches, notamment les éleveurs Européens, risquent aussi de connaître une grave menace sur cette filière stratégique, qui permet d’alimenter la population mondiale.
Des perspectives sombres et préoccupantes, qui menacent la sécurité alimentaire mondiale et qui mettent les gouvernants dans l’expectative, face à la montée de la grogne des populations qui n’ont pas encore dit leur dernier mot.
La guerre, cette malédiction humaine, c’est aussi ces vieux adages qui vous disent que : «c’est les riches qui décident de la guerre et c’est les pauvres qui paient », et un autre adage qui dit que: « la guerre est faite par des hommes qui ne se connaissent pas et qui s’entretuent, au profit des hommes qui se connaissent, et qui décident de la guerre ».
Un monde malheureux qui descend lentement et sûrement en enfer, par la faute de gouvernants mégalomanes et carriéristes, qui servent les intérêts des banquiers et des complexes militaro/industriels de l’occident néolibéral et mercantiliste, à l’agonie.
A Suivre…..
– Président du centre opérationnel au ministère de l’intérieur, chargé de la gestion des crises et des problématiques migratoires.
– Expert international des flux migratoires, reconnu par des organisations onusiennes.
– Expert du Sahel et de la gestion des crises .– Représentation de l’Algérie , à l’étranger , en tant qu’expert.
– Plusieurs communications, à l’université de sciences politiques et l’école des sciences politiques.
– Plusieurs communications à l’école de guerre de Tamentfoust .
– Distinction de l’institut fédéral allemand des hautes études de sécurité .