Contribution/ Les États face à des défis existentiels: Le pire est devant nous
Troisième partie
Par Hassen Kacimi
Impact de la crise mondiale et l’impératif d’une gouvernance d’urgence et de crise en Algérie.
La crise Ukrainienne est appelée à durer dans le temps. Ses conséquences seront redoutables sur l’économie mondiale. Elles se feront ressentir pendant plusieurs années, si l’Amérique ne revient pas à de meilleurs sentiments et à plus de sagesse, dans sa politique belliqueuse à l’égard de la Russie et de la Chine.
Les gouvernants doivent s’attendre à gérer des scénarios catastrophiques. Ils doivent d’ores et déjà préparer les riposte d’urgence et les plans de secours à mettre e place, pour les mois avenir, en vue de soutenir les couches sociales les plus fragiles et les plus défavorisées.
L’Etat doit mener une lutte sans merci, contre la corruption, les spéculateurs et les contrebandiers, qui font la guerre à l’Etat.
Les économies mondiales sont également menacées par une inflation qui se caractérise par des incertitudes et des turbulences qui aggravent la précarité des populations.
L’Algérie a subit, dans un passé récent, des événements graves. C’est durant le troisième mandat du président de la République d’Abdelaziz Bouteflika que nous avons commencé à assister au déroulement du feuilleton d’un cauchemar qui a coûté très cher à l’Algérie.
Le clan des Bouteflika s’est mis en mode de gouvernance hybride, dont le pouvoir politique a été accaparé par des oligarques incultes et ignares qui ont réussi à faire main basse sur les institutions politiques et à prendre le contrôle des revenus de ce pays.
Abdelmadjid Tebboune a été le premier à avoir tenté de mener une guerre contre cette oligarchie féodale, quand il était premier ministre, et il l’a payé très cher, en se mettant sur le dos la meute des oligarques, organisée en milices parallèle, qui tordait le cou à tout dissident, soucieux des deniers de l’Etat et de la patrie.
Si une bonne partie de ces oligarques a été neutralisée, par la force du droit et de la justice, par contre celle ci dispose encore de relais puissants et nocifs, en mesure de retarder les réformes et la modernisation, devant placer l’Algérie en orbite, pour rejoindre les nations puissantes. Les décideurs sont interpellés à mettre en place une organisation optimale, pour garantir l’efficience de l’action gouvernementale, devant faciliter la capacité à réaliser nos objectifs stratégiques.
Les défis futurs qui attendent l’Algérie seront déterminants pour notre sécurité et notre stabilité. Notre pays doit se mettre, instamment, en mode de gouvernance de crise, pour mener toutes nos réformes, au pas de course.
En matière de communication institutionnelle, celle ci reste encore le talon d’Achille des pouvoirs publics.
Le temps est notre ennemi, nous devons réaliser toutes les réformes structurelles, pour arriver au E.Gouvernement, et léguer aux générations futures, un pays fort, solide, résilient, prospère, à l’abri de tout imprévu.
Dans le chapitre des réformes et de la modernisation, il faut reconnaître qu’en l’absence d’un échéancier daté, il est très difficile d’entreprendre une évaluation de l’action gouvernementale.
Plusieurs secteurs stratégiques n’ont pas encore mis en place l’arsenal législatif nouveau, nécessaire, pour réaliser nos objectifs de développement.
Il y’a des secteurs dont les textes législatifs sont obsolètes, pour n’avoir pas été révisés depuis trente ans ou plus, exposant les opérateurs économiques à un environnement bureaucratique répulsif.
Si le lourd passif que nous avons hérité, en matière de gouvernance doit être classé dans le chapitre des crimes commis contre l’Algérie, le retard doit être aussi considéré comme un acte de sabotage, contre la nation.
Des projets qui ont été lancés depuis plus de vingt ans, ne sont pas encore achevés, dans plusieurs secteurs, sont le témoignage d’un temps où l’Algérie, rentière, s’est installée dramatiquement, pendant plusieurs décennies, dans un processus d’effondrement des institutions publiques.
La gestion des villes est un autre dossier qui n’est pas encore pris en charge, alors qu’il est intimement lié à l’ordre et à la sécurité publique.
La ville est régie par un dispositif législatif qui est tombé en désuétude, et qui n’a jamais été mis en œuvre.
La commune, en pleine détresse, une coquille vide, qui n’est pas en mesure de gérer la ville.
Celle ci doit être confiée à une agence de gestion et de développement, a même d’assurer une gestion de la ville, aux normes modernes et internationales.
La réforme des collectivités locales est une urgence qui ne peut être reléguée à plus tard. Si on connaît qui construit le logement, sur lequel il y’a des résultats positifs, par contre on ne connaît pas qui gère la ville.
Nous devons absolument définir le nouveau cadre juridique de la ville, pour assurer la coordination, la concertation, la planification et la gestion des services publics, indispensables à l’amélioration de la qualité et du cadre de vie du citoyen.
Dans l’université et l’éducation, les clignotants sont au rouge. La baisse remarquable du niveau de l’enseignement est préoccupante.
La réforme de ces secteurs doit impérativement tendre vers l’excellence, l’innovation, la recherche, tout en donnant une place importante à la formation professionnelle de qualité, devant nous permettre de disposer d’une main d’œuvre spécialisée et hautement qualifiée.
L’Algérie doit dérouler tous les scénarios de gouvernance, dans le détail près, des implications de cette crise mondiale sur notre stabilité nationale, devant nous permettre de mettre en œuvre, à temps, toutes les mesures, devant nous éviter, ou du moins diminuer l’impact de toutes ces crises mondiales, qui seront, sans aucun doute, douloureuses pour tous les États et les populations.
L’anticipation est la forme de gouvernance la plus performante, devant nous éviter de subir les passifs des gouvernances passées, où le temps n’a jamais été considéré comme une norme économique.
Quand on apprend que des fautes lourdes ont été commises au niveau de certains secteurs, souvent répétitives, où des retards inexpliqués sont enregistrés, doit on comprendre que nous sommes confrontés à un réel problème de coordination et d’évaluation ?
A Suivre….
– Président du centre opérationnel au ministère de l’intérieur, chargé de la gestion des crises et des problématiques migratoires.
– Expert international des flux migratoires, reconnu par des organisations onusiennes.
– Expert du Sahel et de la gestion des crises .– Représentation de l’Algérie , à l’étranger , en tant qu’expert.
– Plusieurs communications, à l’université de sciences politiques et l’école des sciences politiques.
– Plusieurs communications à l’école de guerre de Tamentfoust .
– Distinction de l’institut fédéral allemand des hautes études de sécurité .