Note de lecture détaillée du livre de Kamel Daoud : Entre névrose maladive, obséquiosité et allégeance à l’ancien colonisateur
Par B. Thouria, citoyenne québécoise d’origine algérienne
Ce qui est frappant dans le récit de KD, c’est que contrairement aux autres écrits ou films ou documentaires sur la décennie noire qui montrent des évènements sanglants et violents certes mais circonscrits dans un contexte précis, le long récit de KD s’attaque en fait à l’âme algérienne dans ce qu’elle a de composantes culturelles, religieuses, historiques, en faisant l’amalgame entre des positions ou interprétations extrémistes de certaines parties du Coran ou de Hadiths et en laissant paraitre ou donner l’impression que c’est toutes les croyances du peuple algérien qui sont porteuses de retard, d’arriération, de vision et comportements rétrogrades et négatifs.
Il est clair qu’il est écrit pour des Occidentaux car les descriptions et détails choisis sur la nudité des femmes et leurs pratiques de toilettes intimes, notamment dans le salon de coiffure, pendant le prêche du vendredi, n’est pas destiné à une lecture pour notre peuple habitué à plus de discrétion et de langage pudique et respectueux de certaines composantes de sa culture et de ses traditions.
S’il avait voulu apporter une pierre à une vision de progrès et d’ouverture et à des réformes progressives quant au contenu de certaines lois ou certains règlements considérés comme rigides à l’ère contemporaine, il se serait pris autrement avec une méthode plus pédagogique et plus respectueuse du peuple et de ses sensibilités.
KD est certes libre de clamer à voix haute et provocante sa nouvelle émancipation et sa libération de toute croyance religieuse ou de toute attache à des liens traditionnels qui l’entravent. Libre à lui. Chapitre 6, page 2 : Description du Murdjadjo, puis…’’Encore plus haut, une mosquée construite pour dominer l’église,…dit-elle avec un sourire dédaigneux’’. Mais dans ce cas, autant dire honnêtement que c’est pour plaire et pour exprimer son allégeance à des cercles français qui s’en régalent et en tirent plaisir et satisfaction vu tous les plateaux qui l’invitent pour ergoter à n’en plus finir dans des monologues sans contradicteurs, semblables aux monologues des 3 parties de son récit.
Si les écrits ou documents sur le terrorisme parlent vraiment de la décennie noire et essaient dans certains cas d’en expliquer les fondements sans remettre en cause l’Histoire de l’Algérie, ce récit bien au contraire clame tout le long et de manière répétitive que la vraie guerre d’Algérie est celle de la décennie noire et il tend à démontrer (sans y parvenir mais plus dans le déni) que l’autre guerre, il n’y a pas lieu d’en parler, qu’on en aurait assez parlé, et…. Il nous amènerait même à nous demander si cette guerre aurait dû exister en fin de compte ? Chapitre 1 : ‘’J’ai arrêté ma scolarité au collège à cause d’un zéro en histoire nationale algérienne’’ chapitre 1, page 7 :‘’ (je suis) le livre qui protège de l’oubli de la véritable histoire de la vraie guerre d’Algérie’’ pages 13-14, chapitre 3. ‘’Durant ma scolarité, je voulais vomir… surtout les dates de la guerre de libération de ce pays’’ p. 14 chapitre 3. Partie 2, chapitre 4 : ‘’On dit que la guerre d’indépendance a été déclenchée dans les Aurès’’ ’’On est sûr du chiffre de un million et demi de martyrs’’ (dit sarcastiquement). Partie 2 : ‘’Aïssa sourit avec le bonheur d’avoir su résumer une partie de la vie de l’Algérie’’ (sous-entendu, manger et prier).Chapitre 2, partie 2 : ‘’Les jeunes soldats… avaient l’air affamé et devaient jouer les héros de la guerre de libération et les patriotes, comme on le fait tout le temps depuis le départ de la France.’’ (Un soldat) avait un visage ferme, en colère contre tout être vivant, contre son destin, ses chefs et l’histoire de ce pays…’’partie 2. Chapitre 4 : Le grand-père de Aïssa (savant : coran, hadiths, ‘’ a été tué par les Frères durant la guerre contre la France…’’
N’aurait-on pas mieux fait finalement de rester sous la domination du colonialisme, surtout les femmes, puisque l’une des héroïnes principales (la mère adoptive de Aube), a été abandonnée le 5 juillet 62 (donc le jour-même de l’indépendance) près de la porte d’une mosquée et que le jour-même, les pratiquants venant prier dans cette mosquée, enjambaient son berceau avec indifférence… Quel symbolisme ! Pourquoi êtes-vous partis chers colonialistes, vous avez abandonné les fillettes aux musulmans avec cette indépendance ! Connaissant nos Algériens, jamais au grand jamais, un Musulman s’en allant prier n’aurait enjambé un berceau avec bébé sans lui porter secours, en plus de cela, à l’aube de l’Indépendance !!!! ET pourquoi abandonnée le 5 juillet 62, pourquoi pas une autre date (Notre ivresse de bonheur à nous, fillettes algériennes, fut le 5 juillet 62)
Partie 3, Chapitre 11 page 1, parlant d’un misérable petit village ayant survécu aux affres du terrorisme et où, on ne sait plus qui est qui : ’’Ils mentent tous, ils ont volé leurs noms aux morts’’; ‘’Des ânes qui ont mangé des ânes’’ (quel mépris! Décrivant ce lieu où des Imams auraient vendu de la viande d’ânes aux habitants.). Et comme par hasard, c’est dans une mosquée ‘’petite mosquée d’El Kods’’ construite comme ressemblant à la mosquée de Jérusalem, que l’Imam fait cette supercherie, de faire égorger des ânes au lieu de moutons). Chapitre 12, page 2 : ‘’Toi qui viens du plus grand harem de l’univers, le paradis’’ Chapitre 28 page 1 : ‘’ Avais-je le droit de caresser le Coran, moi la femme impure, la pècheresse’’ (qui aurait interdit a une femme de caresser le Coran ?). Page 2 : …Dans la mosquée, le lustre… ‘’Un lot de cristaux et de dagues de lumière menaçait de poignarder la terre entière’’. Chapitre 30, page 2 : ‘’Nous (femmes) n’avons pas de place dans les livres sacrés’’
Nous parlons ici de règles de comportement général lié à une culture, et non d’un comportement déviant isolé que l’on peut trouver dans tous les pays du monde, et les exemples dans l’actualité en regorgent.
L’autre élément répété ad nauseam tout le long du récit, est le thème de la langue : la langue intérieure étant la langue française et la langue extérieure étant l’Arabe (Ici se juxtapose le fait que l’héroïne Aube parle sans voix a son fœtus, d’où langue intérieure et émet des sons très maladroits et désagréables à travers la canule d’où langue extérieure). KD en profite pour user et abuser de la métaphore langue intérieure des sentiments, des émotions, de la beauté, de l’amour donc la langue française, et de la langue de canard (car mal prononcée mal comprise et difficile car handicap et appareil… donc la langue arabe). Beaucoup d’auteurs maghrébins écrivent en français et ils sont libres de choisir la langue dans laquelle ils se sentent plus à l’aise ou plus compétents, ils peuvent même nourrir un attachement émotif vis-à-vis telle ou telle langue, ceci est compréhensible ; ce qui l’est moins c’est cette propension chez KD à répéter courbette après courbette, son attachement et son admiration à cette langue, tout en dévalorisant et moquant la langue arabe. C’est une évolution dans la régression chez cet auteur car en écoutant ses anciens discours et en lisant ses anciens écrits, il était plus digne, plus objectif et moins obséquieux. Je ne peux m’empêcher de penser qu’il fallait le faire à tout pris cette fois-ci pour lui car URGENCE : PRIX À GAGNER, GAGES politiques À OFFRIR…. Un animateur français lui a même demandé malicieusement, s’il ne voulait pas se venger cette fois-ci afin d’obtenir le Goncourt à tout prix, vu qu’il l’avait raté précédemment (il a même tempéré ses ardeurs et son obséquiosité en lui rappelant que la Beauté existait aussi en Algérie et que dans la religion chrétienne aussi il y avait des aspects à critiquer… que ne faut-il pas !!!!!!)
L’univers du récit est un univers terne, morose, sale, arriéré, décadent. Atmosphère glauque. Descriptions toujours tristes et dévalorisantes des rues, des noms, des monuments aux martyrs. Presque tous les chapitres nous font voyager autour d’une fête : l’Aïd , et les préparatifs de cette journée, le sacrifice, l’égorgement, les moutons qui bêlent et qui attendent l’heure fatale, (‘’sur les balcons, dans les caves, les entrées en ruines des bâtiments art déco de la France’’) Partie 3, chapitre 6 page 2 : C’était encore l’heure du repas sanguinaire (repas de l’Aïd) .les couteaux à la lame aiguisée, l’apprentissage de l’égorgement, les pauvres femmes dont la seule tâche durant ce récit est de laver les entrailles des moutons, préparer pendant des jours les victuailles afin que leurs maîtres viennent se remplir la panse et faire une sieste ou attendre de … avec leurs épouses essayant de se transformer en houris pour l’occasion, pauvres femmes au foyer réduites à être en compétition avec les belles houris du paradis, dont les prêches à la mosquée ne cessent de parler.
Je dirais quant à moi que s’il y a obsession chez quelqu’un, c’est bien chez KD qui semble en être névrosé : névrosé des moutons (ayant vécu dans une famille de cultivateurs de moutons semble-t-il) et qui en a la nausée ainsi que de l’odeur de la viande et de la graisse de mouton dont il ne cesse de parler dans le livre, névrosé de la femme, associée à ses lectures et à la langue française, car ayant tout découvert dans son univers de gosse enfermé dans sa chambre, et ne dialoguant qu’avec Son livre en français où il découvre le corps, la beauté, la sexualité, mais tellement brimé, en a fait une fixation et après s’être réfugié dans la pratique religieuse, s’est libéré tard et a découvert tout d’un coup l’Occident et ses paillettes, il nous fait assister à sa crise d’adolescent tardive,….qui écrit comme il parle, flot de mots, de phrases, d’images, de métaphores qui peuvent plaire ou pas comme style, mais qui livrent une âme névrosée qui explose à l’âge adulte en se payant un univers en France, prêt à le lui offrir, à certaines conditions et en en faisant toutes les concessions nécessaires. Le feu d’artifice qu’il offre autant dans le livre que dans ses discours plait beaucoup dans certains milieux en France et pour cause, mais blesse profondément ses ex-compatriotes, son pays natal, qui n’a pas été jugé à sa juste valeur et qui se voit offert en spectacle, en moquerie, et en dérision, comme ce journaliste français qui l’a déclamé en grande pompe : Et voilà UNE ODYSSEE DU PEUPLE ALGÉRIEN !
C’est en pleine lecture de la 3e partie de ce récit que je découvre soudain l’existence de Mme Saada, la jeune femme dont la vie a été reprise en grande partie dans ce livre. Le soi-même de son entrevue avec le journaliste de ONE-TV, j’ai été vraiment choquée car je ne savais plus si j’étais dans le livre ou dans la réalité. La devant moi, cette jeune femme, avec sa voix inaudible ‘’ de canard’’ (KD), sa langue extérieure, avec son cou cicatrisé, comme dans le récit, me révélant qu’elle existait réellement, et que son histoire et sa tragédie sont réels, sa vaillante mère adoptive a existé vraiment, son fœtus, beaucoup de péripéties de sa vie reprises dans une grande partie du livre…. J’ai eu du mal à retourner dans ce roman que je croyais imaginaire mais que j’ai fini de lire avec grande amertume…. À un moment dans le livre, KD se trahit presque : partie 3, chapitre 6, page 3 : ‘’Aîssa a perdu Aube, sa preuve indiscutable, elle l’a dépossédé de ce triomphe….’’ (Aïssa représente KD et Aube Mme Saada, quand elle a refusé de lui donner l’accord pour prendre et écrire son histoire). Autre exemple : partie 2, chapitre 29 page 3 : ‘’Les gens se lassent de la vertu et de la fidélité chez nous, ma sœur, wellah.’’
Quant à l’intérêt de ce récit maintenant :
Je persiste à croire que KD s’est emparé de ce vécu de Mme Saada et l’a transposé sous une forme de récit grâce à son talent : il manie bien le verbe et la plume. Je penche vers ceux qui croient qu’il l’a fait dans un but personnel, pour plaire et pour réussir et il ne s’en cache pas. Il a usé et abusé de tous les thèmes pouvant caresser dans le sens du poil, faire plaisir et servir des intérêts de certains cercles de la société française. Il dit lui-même à ses étudiants en écriture : ‘’Il faut séduire le lecteur par vos choix de mots, d’images…. Il faut être heureux en écrivant, danser en écrivant, écrire dans la joie…’’ Où est la douleur dans l’écriture, si c’est du sincère et de l’authentique, ou est l’acte d’accouchement dans la douleur, après un travail ardu sur une phrase, un texte, sur un vécu véritablement ressenti, et non juste un jeu de juxtaposition de mots et d’images nous venant facilement comme des automatismes…
Qu’apporte-t-il à la société algérienne : un sentiment de talent qui se retourne contre les siens, contre la patrie qui l’a vu naitre et grandir ?
Découvre-t-on les affres du terrorisme grâce à lui ? Non car la population algérienne l’a vécu dans sa chair, et si une infime partie de la population a dû fuir le pays, elle n’a cessé de suivre de près et de se torturer nuit et jour en pensant aux siens. Partie 2 : Chapitre 27, page 6 : ‘’Le Colonel et l’Émir ….s’embrassaient comme des frères ennemis…. Se serraient dans leurs bras complices. Et moi, petit et minuscule à leurs pieds, à gémir…’’
La femme algérienne ? Non, elle ne fait pas ‘’les 100 mètres sur une chaise longue’’ (KD). Les statistiques des diplômées et des travailleuses sont là pour le prouver. Dans le récit, on généralise : chapitre 14 : ‘’les jeunes d’Oran traitent la mer comme une femme qui ne veut pas écarter les cuisses’’ (Violent… tous les jeunes d’Oran ???) Chapitre 4, dernière page : ‘’un pays qui ne veut pas de nous les femmes, ou seulement la nuit’’ (tout le pays ???????) Chapitre6, page 4 : ‘’dans ce pays, les femmes restent des esclaves’’ Chapitre 9, page 1 : ‘’Car dans ce pays, on nous aime, muettes et nues pour le plaisir des hommes en rut’’ Partie 2, chapitre 27, Pages 1, 2 :…Je suis une errante, une vagabonde… la proie idéale des hommes de ce pays qui rêvent de vierges et de défloraisons perpétuelles. Il est dit que lorsqu’une femme n’appartient à aucun homme, père, frère, mari, ni même à son fils, on la surnomme ‘’errante’’, les hommes parlent d’elle comme d’un terrain vague, une propriété qui saigne une fois par mois, une pièce de monnaie déterrée au sol, un butin.’’ (Généralisation : tous les hommes, tout le pays…?)
C’est dans le temps long que la société algérienne va pouvoir évoluer, se construire, chercher et trouver les moyens et méthodes qui lui conviennent, les réformes à apporter, les chemins à parcourir, dans l’apaisement et la fraternité entre ses différentes composantes. Les luttes à mener s’il y a lieu, qu’elles soient sociales, politiques, culturelles ou idéologiques, seront celles de son peuple de l’intérieur, avec les forces qui le composent, dans l’équilibre et le mouvement de balancier qui lui est propre et qui lui sied, sans l’intervention de quidam de l’extérieur ou d’illuminé ébloui par les chants des sirènes et les lumières et paillettes des illusions éphémères.
Dans tout le récit, KD se place à l’extérieur : ce pays, leur Dieu, leur religion, leur langue, etc….
Autres questionnements :
1) Durant les premiers chapitres, il cite l’exemple de terroristes en Algérie, ayant l’Habitude de brûler des bébés dans les fours. Je n’en avais jamais entendu parler. Voulait-il cautionner ce qui s’est dit à propos des évènements du 7 octobre 2023 ? Également de puits remplis de cadavres… c’est plutôt l’IDF qui a fait cela à Gaza, non ?
2) Il dit que durant la décennie noire, on appelait les terroristes : les Tangos et l’armée Charlie (Est-ce véridique ou fait-il l’amalgame avec la France ?)
3) Partie 3, chapitre 33, page 7 : ‘’Depuis mille ans, les morts de ce pays nous répètent de vivre, non de les imiter, je le comprends maintenant’’. Cette contradiction qu’il ne voit pas dans ses écrits et ses propos, il veut vivre le présent mais seulement par rapport au passé colonial et à la guerre de libération. S’Il veut jouir du présent, pourquoi parle-t-il de la décennie noire? En quoi, le fait d’en parler, lui garantit-il de vivre le présent ? Ne se trahit-il pas encore ?
4) Le nom du véritable ami qui sauve Aube à la fin et devient comme le parrain de son bébé, C’est Aïssa (ce ne sera pas un Mohamed, mais un Jésus. Quel beau clin d’œil ! )
5) Dernier chapitre, dernière page :
C’est la fin heureuse, le dénouement avec :
3 symboles :
* Aïssa, l’ami sauveur et protecteur
* La langue intérieure (langue française) qui ‘’étreint le bébé, la précède, lui propose des explications, la rassure et la protège’’
* La mère Aube en donnant le sein à sa petite fille, devient ‘’le paradis de sa fille’’; c’est comme la mère-déesse (un peu comme les croyances en une société matriarcale, avant que les religions monothéistes n’apparaissent et que les prophètes monothéistes ne s’imposent… sauf que Aïssa demeure…. Et a une place particulière…)
* Ces symboles et thèmes ne plaisent-ils pas dans les pays occidentaux actuellement…? On en donne à chacun pour faire consensus.
Pour conclure, libre à KD de croire ou pas, de raconter ce qu’il veut, même d’inventer une nouvelle religion ou pas,…. Mais pour ne pas s’attirer les foudres de son ex-pays et de ses ex-compatriotes, il doit les respecter, ne pas les utiliser, ne pas mentir à leur propos, ne pas voler leur passé et les trainer dans la boue afin de plaire et de gagner des galons et des prix.
Peut-être que maintenant dans son nouveau pays, va-t-il laisser tranquille l’Algérie et commencer à s’inspirer de la société française et de ses tares : la pédophilie chez les prêtres, la corruption à de hauts niveaux, l’absence de liberté de parole et d’écriture quand il s’agit de sujets qui fâchent, les scandales divers, la torture dans les postes de police, les disparitions d’enfants, les privilèges des grandes stars et des milieux du pouvoir, le pillage de l’Afrique, ce qui se passe dans les milieux des sectes et d’initiés, certains procès ayant défrayé les chroniques… et vivre le moment présent, c’est-à-dire ne pas détourner le regard de ce que vivent ces pauvres enfants et peuples sans défense, juste là, pas loin, il y a un génocide, et des oubliés en quête de héros.