Contribution/ Pourquoi ces jeunes génies Algériens ne doivent pas quitter le pays
(*) Par Hacene Kacimi
Les Etats modernes et puissants investissent dans la connaissance et l’innovation pour rester dans le peloton des nations qui dominent le monde.
Ceux qui ne le font pas, resteront au bas de l’échelle pour subir une domination impitoyable qui fera de nous des populations fragiles, livrées à nous mêmes, sans protection, sans honneur et sans dignité.
Ces jeunes Algériens, pépites rares, plus rapide que la machine, viennent de se distinguer, de manière magistrale, dans un concours international, sur le calcul mental et les mathématiques, en raflant dix sept médailles.
L’Algérie n’a pas que pétrole et du gaz. Sa richesse reste incontestablement dans sa jeunesse.
On peut le dire avec fierté, que la relève est là, encore faut il lui assurer une prise en charge optimale, pour éviter le scénario scandaleux des médecins qui quittent l’Algérie.
Il est regrettable de le dire, les jeunes, les plus doués, qui sortent de nos universités, quittent le pays, chaque année, faute d’une stratégie publique, devant permettre une insertion sociale et économique de ces derniers.
Les gouvernants sont interpellés vivement pour réfléchir sur le dossier qui concerne l’avenir de notre pays, en vue de prendre des mesures urgentes, en faveur de ces jeunes universitaires de talent, qui se retrouvent au chômage, ou dans des emplois qui ne valorisent pas leurs potentialités.
Les pays développés sont à l’affût des jeunes universitaires étrangers, pour les courtiser et les recruter, sans dépenser un sou dans la formation et leur prise en charge, durant tout leur cursus scolaire.
L’Algérie assiste à une hémorragie de nos jeunes talents universitaires. Cela constitue une perte irremplaçable pour le pays.
C’est un sujet sensible sur lequel l’omerta et le silence ont pesé de tout leur poids, pour ne pas divulguer nos déboires, attestant de l’échec de nos gouvernants passés, inaptes à présider aux destinées d’un pays, aussi grand que l’Algérie.
C’est pourquoi on peut affirmer, quand l’élite fuit, l’ignorance est au pouvoir, et elle maltraite l’intelligence et le savoir.
En matière d’innovation, l’Algérie occupe une place peu reluisante, en se classant à la 120e place sur 132 pays.
L’Algérie gagne une place, comparativement au classement 2020, mais ce progrès pourrait être amélioré, si on met en place tous les dispositifs juridiques et organisationnels, devant encourager la promotion de l’innovation dans notre pays.
Paradoxalement, l’Algérie arrive à former dans tous les domaines, des universitaires de haut niveau, qui arrivent à se classer au sommet des concours internationaux.
Pour la première fois depuis l’indépendance de notre pays, l’Etat Algérien a pris conscience de ces enjeux stratégiques, en affichant un programme ambitieux, dans ce domaine, pour assurer la promotion et la valorisation des enfants surdoués et des universitaires de haut niveau.
C’est dans le cadre de la promotion des surdoués, que deux nouvelles écoles ont ouvert leur porte, lors de la rentrée universitaire de l’année 2021, dans la Wilaya d’Alger, dans le nouveau pôle universitaire de Sidi Abdellah.
L’école nationale supérieure des Mathématiques et l’Ecole nationale supérieure de l’Intelligence doivent assurer une formation d’élite, aux normes universelles, dans deux disciplines stratégiques.
La loi de finance 2020 a prévu des mesures incitatives et des facilités d’ordre fiscal, au profit des start-up, exerçant dans le domaine de l’innovation et des nouvelles technologies, ainsi que la création de quatre (4) types de zones économiques, sur le territoire national, qui seront des incubateurs pour ce type d’entreprises.
Dans le cycle primaire, moyen et secondaire, on doit absolument prévoir le nouveau cadre juridique, devant assurer la sélection des enfants surdoués, en prévoyant des dispositifs particuliers, de formation et de prise en charge.
Les majors de promotion du baccalauréat reçoivent chaque année des distinctions qui leur sont délivrées par le président de la république.
Pour éviter les départs à l’étranger de notre élite, les autorités, au plus haut niveau, et les grands groupes économiques, doivent absolument s’impliquer dans la prise en charge des majors de promotion, pour les accompagner dans leur cursus scolaire et universitaire, pour les recruter en fin de formation.
2022 sera l’année où l’Algérie doit absolument améliorer son indice mondial, en matière d’innovation.
Un site Web économique américain vient de classer l’Algérie, 4ème, parmi les meilleurs 10 pays africains, pour investir en 2022, et dans lesquelles les opportunités d’investissements directs étrangers (IDE) sont les plus intéressantes. L’Algérie sur la rampe de décollage, c’est l’espoir de tous les Algériens !
Hacene Kacimi
Biographie
– Président du centre opérationnel au ministère de l’intérieur, chargé de la gestion des crises et des problématiques migratoires.
– Expert international des flux migratoires, reconnu par des organisations onusiennes.
– Expert du Sahel et de la gestion des crises .– Représentation de l’Algérie , à l’étranger , en tant qu’expert.
– Plusieurs communications, à l’université de sciences politiques et l’école des sciences politiques.
– Plusieurs communications à l’école de guerre de Tamentfoust .
– Distinction de l’institut fédéral allemand des hautes études de sécurité .