Contribution/ Un chuchotement et un index : Les E.A.U se repentiront-ils ?
Par Mohamed El-Abassi
Une photo a fait le « buzz » sur les réseaux sociaux, celle qui montre le Président Abdelmadjid Tebboune, l’index bien visible sur le tors du président émirati penché à son oreille pour l’écouter attentivement.
Des commentaires ont envahi la toile pour faire état d’une mise en garde sévère d’un chef d’Etat à un autre, mais l’on n’en sait, ni les termes, ni la substance.
L’on sait, par contre, la colère d’Alger s’agissant des comportements inamicaux, voire, ennemis de l’Emirat envers l’Algérie.
La presse écrite en a fait part dans une tentative d’alerte, dans un premier temps, de mise en garde, ensuite, pendant que les canaux officiels se sont contentés de désigner « des agissements peu fraternels venant d’un pays frère » sans le nommer diplomatiquement dans un geste sagement précautionneux pour ne pas envenimer une relation entre pays frères.
Pays frères certes, mais dans le respect mutuel et d’abstention de franchir certains interdits et lignes rouges, selon les principes de l’Algérie et, bien malgré les alliances et soutiens incommodes de l’autre :
Ø Sa précipitation dans la normalisation avec l’entité sioniste, de surcroit son silence et sa collaboration pendant que le peuple palestinien subit une guerre de génocide pendant que l’Algérie, le défend bec et ongle ;
Ø Le soutien militaire avéré des Emirats arabes Unis à un pays frontalier en rupture avec l’Algérie et ses relents d’ingérence dans le Sahel, ne lui plaisent pas, mais encore, risque de mettre Dubaï sur la liste de certains pays attentatoires à sa sécurité nationale et sa souveraineté sans présumer des conséquences d’une telle décision.
Maintenant qu’il y a eu ce chuchotement présidentiel en marge d’un G7 plus soucieux de l’Ukraine que de la Palestine, peut on espérer une accalmie et un retour à une bonne entente entre pays frères ?
L’avenir nous le dira certainement pendant que ce pays du Golfe affronte un déluge de condamnations au sein du Parlement européen, pour ses accointances peu morales à Bruxelles qui peine, par ailleurs, à faire oublier un « MarocGate » comme une tache indélébile de l’Union européenne, le Maroc étant la face éclaboussée et les EAU, son revers caché.
Mohamed El-Abassi, ex-diplomate