Contrôle des marchés avant le Ramadhan : Anticiper les risques de volatilité et d’instabilité des prix
En Conseil des ministres de dimanche, le Président Tebboune a instruit la «création, cette semaine, d’un dispositif minutieux de veille, en coordination entre les ministères de l’Intérieur, de l’Agriculture et du Commerce, chargé de contrôler et de suivre quotidiennement l’approvisionnement du marché en différents produits de base, exploités désormais par des bandes pour saper la stabilité sociale ».
Joint par nos soins, Souhil Meddah, expert en ingénierie financière, affirmé qu’ il s’agit d’un «dispositif préalable qui anticipe les risques de volatilité et d’instabilité des prix à l’approche du mois de ramadhan et pendant le mois sacré ».
Relevant que le phénomène d’augmentation des prix «n’est pas nouveau », M. Meddah précise toutefois qu’ «hormis les pratiques opportunistes des intermédiaires du secteur marchand, il y a aussi d’autres facteurs qui provoquent des hausses des prix, soit sur la demande excessive, soit par rapport au repli constaté dans le circuit de l’approvisionnement, par la réticence de certains professionnels pour commercialiser des produits ayant des prix de vente règlementés ».
Pour rappel, l’expert avait déjà relevé la nécessite de « s’orienter vers le système des centrales d’achats, qui sont des organismes libres gérées par les professionnels du marché de la distribution en gros ou en semi gros, tout en ayant un attachement de coordination avec les services territorialement compétents (DCP, Service de l’ordre, brigades fiscales ou financières … etc ) ».
Notons également que le président de la République a souligné que la réduction de la facture d’importation ne doit pas se faire au détriment des besoins du citoyen, mais en tenant compte de la disponibilité de la production nationale, quantitativement et qualitativement.
Pour M. Meddah, « la promotion d’un produit national ne doit pas émerger au profit d’une politique protectionniste très dense, qui à la limite d’une formation purement artificielle ne pourra jamais permettre l’émergence d’un modèle industriel basé sur la qualité, la compétitivité et l’innovation capable de s’imposer sur le marché local et de conquérir les marchés extérieurs ».
Le dispositif de limitation des importations «doit se limiter sur ses fins conjoncturelles escomptées, tout en veillant sur la disponibilité minimale ou optimale des produits sur le marché avec l’invariabilité des écarts sur leurs prix ».
Par ailleurs, M. Meddah explique que « la contribution et la participation de la société civile, doit toujours exister et se maintenir dans un cadre organisé et contrôlé ».
Un cadre qui à la fois permet de « vérifier et de contrôler toutes les tentatives d’intrusions sur le marché local du détail, mais aussi de valider le fondement des plaintes et requêtes émises par les ayants droit ». Cependant et sur le plan pratique, note l’expert « il faudrait aussi impliquer le dispositif des numéros verts pour le citoyen lambda qui est un instrument efficace, tout en rappelant l’importance du rôle et du retour de la police municipale sur le terrain ».
Mohamed Ait S