Coopération et développement : L’Algérie s’ouvre vers l’Afrique et les pays voisins
L’Observatoire tunisien de l’économie a publié une note intitulée « Coopération économique algérienne avec le Maghreb et expansion vers l’Afrique », dans laquelle il met en exergue un programme algérien de coopération économique avec l’Afrique et les pays voisins.
Cet ambitieux plan d’action et de développement est personnellement suivi par la Présidence algérienne, ce qui en dénote toute l’importance.
L’Algérie entend ainsi entreprendre cinq projets en Tunisie : soit un projet commun entre la Société tunisienne de l’électricité et du gaz et la Société algérienne de l’électricité et du gaz (SONELGAZ), un autre programme de réhabilitation de l’unité de raffinage de pétrole brut, qui est la seule unité de production en Tunisie située à Bizerte et qui dépend de la Société Tunisienne des Industries de Raffinage, et l’implantation d’un pôle technologique dans le gouvernorat de Tozeur.
Cet ambitieux programme peut être considéré comme la poursuite de la coopération économique entre la Tunisie et l’Algérie, en application d’une convention signée le 5 février 2022 entre Sonatrach et la Société Tunisienne des Industries de Raffinage pour la mise en place d’un partenariat dans le domaine de la formation liée aux l’activité des hydrocarbures et le projet d’implantation d’un pôle technologique à Tozeur.
La coopération économique algérienne ne se limite pas seulement à la Tunisie, mais s’étend également la Libye, puisque la compagnie nationale algérienne Sonatrach a annoncé le 11 février 2022 la signature d’un protocole d’accord avec la Libyan National Oil Corporation afin de reprendre ses activités dans le domaine de l’exploration en Libye et le développement des champs pétroliers découverts.
Il est prévu, à cet effet, que les investissements de Sonatrach en Libye s’élèvent à 200 millions de dollars, parallèlement à la poursuite des travaux d’établissement d’une zone de libre-échange au poste frontière Dabdab-Ghadamès, selon le ministre algérien des Affaires étrangères qui a annoncé fin 2021, que l’Algérie est en train de coopérer avec la partie libyenne pour finaliser les derniers arrangements logistiques et techniques dans le but d’établir une zone de libre-échange entre l’Algérie et la Libye et d’ouvrir le passage douanier de Dabdab-Ghadamès après sa fermeture pendant 5 années consécutives pour des raisons de sécurité.
Les initiatives économiques algériennes vont au-delà des frontières de la région du Maghreb pour s’étendre à l’ensemble du continent africain.
Les travaux du dernier tronçon de la route transsaharienne reliant 6 pays africains : la Tunisie, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Tchad et l’Algérie ont commencé selon les autorités algériennes.
L’Algérie a dépensé environ 2,6 milliards de dollars pour achever cette route, qui sera doublée d’un gazoduc qui permettra l’exportation du gaz nigérian vers l’Europe, et compte doubler ses échanges commerciaux avec ces six pays à travers cette route et l’ouverture de nouvelles horizons pour le Tchad, le Mali et le Niger en accédant aux ports tunisiens et algériens, notamment à l’approche de l’achèvement du port algérien de Hamdaniya.
Enfin, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné dimanche lors de la réunion du Conseil des ministres l’ouverture d’une ligne maritime commerciale reliant Alger à la capitale sénégalaise Dakar, a indiqué un communiqué de la présidence de la République.
« Le président de la République s’est félicité de l’ouverture d’une ligne maritime vers la Mauritanie et ordonné l’ouverture, dans les plus brefs délais, d’une autre ligne similaire vers Dakar (Sénégal) », lit-on dans le communiqué.
Pour rappel, la ligne maritime commerciale Alger-Nouakchott qui a été inaugurée jeudi dernier au port d’Alger, devra faciliter et consolider les échanges commerciaux entre les deux pays et se veut un portail pour accéder aux marchés africains.
Rafik Bakhtini