Corruption et pillage des ressources foncières du Maroc : Ou de quelles infamies sont capables les nababs du Makhzen…
Sous ce titre évocateur et percutant « les rouages d’une machine à cash », l’ONG Forbiden stories, qui se trouve déjà derrière l’éclatement du scandale Pegasus est revenue avec une enquête fouillée sur les investigations du journaliste marocain Omar Radin arbitrairement condamné à 6 ans de prison dans le seul but de le faire taire et chemin faisant, d’intimider toute la presse du royaume chérifien.
Les sujets tabous concernant la rapine et la prédation des gens du Makhzen, avec Mohamed VI à leur tête, dont la holding OCP totalise un chiffre d’affaires proches du PIB de ce royaume. « Je travaille avec une tribu, au Nord de Rabat, Ouled Sbita, raconte-t-il. Ils ont été virés de leurs terres agricoles où il y avait une forêt.
La forêt [a été] rasée, on a mis à sa place un terrain de golf et on a privatisé la plage (…). On a mis des centaines de villas et de logements de luxe. Nous sommes dans une logique de prédation foncière. » C’est ce qu’avait dénoncé ce journaliste d’investigation avant son embastillement. Le mode opératoire est d’une simplicité enfantine. Les terres à fortes potentialités touristiques sont expropriées de forces à l’aide de lois scélérates, et taillées sur mesure.
« Une des pistes suivies par Omar Radi avant ses déboires judiciaires mène à une trentaine de kilomètres au Nord de Rabat, sur les terres des habitants du douar Ouled Sbita, un village à deux pas d’un bord de mer paradisiaque. Dans cette zone où la pression immobilière se fait de plus en plus en forte, elles aiguisent les appétits. En l’espèce, c’est le promoteur immobilier Addoha qui a jeté son dévolu sur elles, dès l’automne 2006, pour y déployer son projet de la Plage des Nations.
« Un lieu particulier [qui] cristallise à la fois l’échec du développement, le mal-développement, mais aussi l’injustice et la prédation », décrivait Omar Radi dans un brouillon d’article peu avant son arrestation. « Un cadre de vie exceptionnel été comme hiver », vante Prestigia, la filiale luxe d’Addoha sur son site Internet ». et c’est ce que rapporte Forbiden Stories, pour qui il ne saurait y avoir de place pour quelque éventuelle erreur judiciaire. Ce n’est pas tout.
« À l’époque du lancement du projet de la Plage des Nations, le PDG d’Addoha, Anas Sefrioui, une des plus grandes fortunes du Maroc, fait partie de l’entourage du roi Mohammed VI. Plus précisément, le businessman serait un proche de Mounir Majidi, secrétaire personnel du monarque et gestionnaire de la fortune royale.
Le nom de ce dernier est par ailleurs apparu dans les Panama Papers, lié à deux sociétés ». Afin d’accaparer ces terres paradisiaque, il a même été recouru à une loi coloniale, ainsi que de perfides jeux d’écritures permettant la cession d’un bien foncier collectif tombé aux mains de l’Etat, vers un « investisseur privé ».
La complicité de Mohamed VI, dont l’appétit et la cupidité n’ont cessé de croitre au fil des ans, est constatée de bout en bout de cette opération d’arnaque, dans laquelle ses initiateurs sont allés jusqu’à affirmer aux membres de la tribu d’Ouled Sbita que cette expropriation était une exigence formulée par le roi en personne.
Comment y résister ! D’autant qu’Omar Radi, lui-même victime du logiciel espion Pegasus, a été accusé de nombreux fait infamants afin de « l’assassiner » sur les plans social, professionnel et financier. Du vrai travail de mafia, et de pros !
El Ghayeb Lampine