Covid-19 : Le risque de nouveaux variants n’est pas exclu
Alors que le monde croyait s’être définitivement « débarrassé » du coronavirus, les nouvelles ne sont pas du tout rassurantes. Bien au contraire.
Les infections au Covid-19 qui « explosent en Chine » font en effet craindre « l’émergence de plusieurs centaines de sous-variants dans le monde entier, dont BF.7 », selon des experts de la santé publique.
Depuis la levée des restrictions sanitaires dans ce pays qui compte près d’un cinquième de la population mondiale, « au moins 250 millions de personnes ont été infectées en Chine », rapporte BFM TV citant Christian Bréchot, virologue et président du Global Virus Network.
Chaque nouvelle infection augmente les chances que le virus ne mute, estime ainsi Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’Université de Genève.
« Le fait que 1,4 milliard de personnes soient soudainement exposées au SARS-CoV-2 crée évidemment des conditions propices à l’émergence de variants », a-t-il expliqué à l’AFP.
Des mutations d’autant plus probables que la population chinoise est très peu vaccinée. Soumya Swaminathan, qui a été scientifique en chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) jusqu’en novembre, a d’ailleurs souligné la vulnérablité de nombreuses personnes âgées qui n’ont pas reçu leur rappel vaccinal.
« Nous devons surveiller de près toute émergence de variants préoccupants », a-t-elle déclaré au site Web du journal Indian Express.
« Vu l’intense circulation du virus, et donc le risque accru de mutations, un vivier potentiel de virus pourrait émerger de Chine », a quant à lui estimé Bruno Lina, professeur de virologie à l’université de Lyon, en France, au journal La Croix.
Xu Wenbo, le chef de l’institut de contrôle des virus au Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, a assuré que les hôpitaux du pays collecteraient des échantillons provenant de patients et téléchargeraient les informations de séquençage dans une nouvelle base de données nationale, ce qui permettra aux autorités de surveiller les nouvelles souches en temps réel.
Plus de 130 nouveaux sous-lignages du variant Omicron ont été détectés en Chine au cours des trois derniers mois, a-t-il déclaré la semaine dernière.
Parmi eux, XXB et BQ.1 et leurs propres sous-lignages, qui se sont propagés aux États-Unis et dans certaines parties de l’Europe ces derniers mois alors qu’un essaim de sous-variants se disputaient la domination dans le monde entier.
Cependant, BA.5.2 et BF.7 restent les principales souches d’Omicron détectées en Chine, a déclaré Xu Wenbo, ajoutant que les différents sous-lignages vont probablement co-circuler.
Le variant BF.7 le principal responsable de la vague de contaminations en Chine. Ce descendant du sous-variant BA.5 d’Omicron devenu majoritaire à Pékin depuis décembre, n’est pourtant pas nouveau, il a été repéré dès le 13 mai en Belgique.
Ce qui inquiète avec BF.7 c’est sa virulence et sa contagiosité. Antoine Flahaut a expliqué sur Twitter que « BF.7 aurait un R0 [taux de reproduction, NDLR] de 10 à 18.6. Cela signifie qu’une personne contaminée transmettra le virus, en moyenne, à entre 10 et 18,6 autres personnes, contre 5,08 en moyenne pour Omicron ».
Il « échapperait à l’immunité acquise vaccinale, en ce qui concerne la transmission et les formes légères », a ajouté l’épidémiologiste.
En réponse à la flambée des cas, les États-Unis, l’Italie, le Japon, l’Inde et la Malaisie ont annoncé cette semaine qu’ils allaient renforcer leurs contrôles aux frontières. Washington va exiger un test Covid négatif à partir du 5 janvier pour tous les voyageurs venant en avion de Chine.
L’Inde et le Japon vont imposer des tests PCR obligatoires à tous les passagers en provenance de Chine, une mesure qui, selon Antoine Flahault, pourrait être un moyen de contourner tout retard dans les informations venant de Pékin.
R.I