Covid-19 : les conditions nécessaires de la relance
«L’appareil économique algérien doit désormais faire face à un triple choc provoqué à la fois par une baisse de moitié des prix du pétrole, une crise de santé publique et les conséquences du crise économique à l’échelle mondiale à la suite de l’épidémie de Covid-19 », affirment Seddik Tahri et Rachida Messaoudi (Université Alger3), Sofiane Douah(Université Sidi Bel Abbès) dans une analyse pour le compte de la Revue d’économie et de statistique appliquée.
La situation est préoccupante. La crise sanitaire persiste. L’économie nationale, comme partout dans le monde, peine à sortir la tête de l’eau. La relance est à la fois difficile mais impérative.
Pour ce faire, les universitaires trouvent essentiel « d’améliorer sensiblement le climat des affaires pour promouvoir l’investissement privé, en encourageant la diversification tout en renforçant la résilience et en stimulant la croissance ».
L’étude formule une série de recommandations, à court, moyen et long termes, qui peuvent aider à atténuer les effets de la crise Covid-19 et limiter les répercussions des futures crises.
Il est question de «prévoir un fonds exceptionnel à part entière dans les lois de finances pour lutter contre toutes crises qui sera disponible dans les meilleurs délais ».
S’ajoute « l’instauration d’une cellule de veille économique qui suivra toute évolution de crises et qui est habilitées à prendre les décisions adéquates au moment opportun ».
Il s’agit également d’ «encourager les moyens de télépaiement (cartes de crédits et cartes bancaire, smart banking) pour éviter le manque de liquidité et assurer une plus grande distanciation sociale.
Par ailleurs les trois universitaires proposent d’instaurer les moyens nécessaires (législation, réseaux et moyens de communication) pour faciliter le télétravail en cas de besoin, introduire un système d’indemnisation du chômage partiel, qui pourra garantir les salaires des employés concernés sans trop affecter le trésor public, prévoir un stock stratégique des produits nécessaires en cas de crises sanitaires ou autres qui sera renouvelable périodiquement.
Pour l’entreprise, l’étude préconise d’encourager et subventionner les secteurs et les entités qui produisent localement les produits nécessaires en cas de crises et assurer la réadaptation et la capacité des entreprises à modifier leur chaines de production en cas de besoin pour satisfaire la demande du marché locale.
Dans le même registre, l’étude relève la nécessité de prévoir une aide aux entreprises en garantissant les prêts, en étalant les impôts et en effaçant ou en reportant les charges sociales.
Yacine Bouali