Covid-19 : supporter le surcoût de la fabrication locale du médicament
La crise sanitaire mondiale, provoquée par la pandémie COVID-19, « a modifié profondément les politiques pharmaceutiques et les stratégie d’approvisionnement».
Aujourd’hui, pour l’Algérie, expliquent Foudi Brahim et Azib Samira de l’Université de Béjaïa ainsi que Kaid Tlilane Nouara, Professeure et économiste de la santé, «les autorités sanitaires préfèrent supporter le surcoût d’une fabrication locale que d’être dépendant de l’étranger afin de garantir leur sécurité sanitaire».
Les auteurs de l’étude soulignent que l’Algérie était consciente de cette problématique, pendant cette dernière décennie, des efforts et des politiques publiques ce sont succédés et orientés vers le développement d’une production locale ambitieuse de couvrir les besoins du marché local en produits pharmaceutiques.
Selon les universitaires, l’analyse du marché pharmaceutique algérien révèle que de 2010 à 2017, la facture des importations est croissante, elle est passée de 138 milliards de DA en 2010 à 203 milliards de DA en 2014 pour s’établir à 199 milliards de DA en 2017.
Toutefois, la part des produits pharmaceutiques fabriqués localement «a connu une croissance importante puisqu’elle est passée de 24% en 2010 à 42% en 2015 pour atteindre 53% en 2017 ». Quant aux exportations, durant l’année 2018 l’Algérie a pu exporter 4,812 millions USD contre 5,205 millions USD en 2017, soit un recul par rapport à 2017 de 7,55%.
Selon les taux de couverture, le universitaires constatent que le marché pharmaceutique est «largement dépendant des importations avec un taux de couverture de près de 76% en 2010 ». Or, cette dépendance est progressivement réduite pour passer de près de 63% en 2014 à 47% en 2017.
Malgré toutes les facilitations mises au profit des opérateurs, les mesures incitatives, l’arsenal juridique, l’étude conclut que «l’Algérie reste aujourd’hui dépendante de l’étranger pour s’approvisionner en produits pharmaceutique en général et en médicament particulièrement ce qui met en péril son autonomie et sa sécurité sanitaire».
Yacine Bouali