Covid-19 : une opportunité pour le développement de la Fintech islamique
La pandémie du Covid-19 représente un choc exogène pour l’économie. Devant cette situation, affirme le Dr. Taleb Benfian Ismahen Asma de l’Université de Tlemcen, le secteur de la finance islamique «n’est pas à l’abri d’une telle crise et la baisse attendue de la performance des banques islamiques n’est pas substantiellement différente de celle des banques conventionnelles comme ce fut le cas pendant la crise de 2008».
Explicite, l’universitaire relève que la finance islamique «détient une part de marché importante dans la Microfinance, le financement des PME et des particuliers frappés en plein fouet par la crise du Covid-19 ». Enchaînant l’auteure de l’étude consacrée à la finance islamique et la le Covid-19, conclut que la pandémie «a paralysé l’économie mondiale. Cependant, il est encore tôt pour estimer l’ampleur des dégâts de cette dernière sur les différents secteurs».
Notons par ailleurs que l’étude souligne que «l’efficience des instruments financiers islamiques dans la lutte contre les effets néfastes de la crise du covid-19 est conditionnée par l’existence d’une forte volonté du secteur bancaire participatif, le soutien gouvernemental et de l’existence d’un écosystème approprié».
Parmi les atouts de la finance islamique en cette période de crise, l’universitaire cite les sukuks servent «à financer les grands projets d’états comme la construction des routes, des barrages…etc, mais pas seulement. En effet, l’IFFIm (Facilité financière internationale pour la Vaccination) a émis, en 2014, en 2015 et en 2019 des Sukuk destinés à promouvoir la vaccination (Vaccine Sukuk). Cette initiative, note l’étude, a été favorablement accueillie par les marchés et a remporté le prix de «la meilleure innovation en finance islamique» décerné par Euromoney.
D’autres Sukuks appelés SukukIhsan émis par la Malaisie avaient pour but d’améliorer la qualité de l’enseignement .
Le monde post-covid, explique l’universitaire, « sera différent et on s’attend à ce qu’il y ait un changement significatif dans le comportement des gens ». Selon l’étude, la Fintech représente un «bouleversement dans le domaine de la finance et de l’innovation. Les entreprises Fintech ont mis les banques islamiques, les entreprises Takaful et autres institutions financières islamiques face à de nouveaux défis : Remplacer les produits, les services et les modèles commerciaux par des technologies numériques plus efficaces ».
L’utilisation de la Fintech à travers : la blockchain, la Big data et l’apprentissage automatique dans la finance islamique « apportera plus d’efficacité et de transparence pour les consommateurs ainsi que pour les régulateurs. Aussi, explique Dr. Taleb Benfian, la période Covid-19 «offre une opportunité à la Fintech islamique de se développer et de fournir un système financier alternatif. En outre, la Fintech islamique peut fournir des services financiers innovants en respectant la charia, assurer l’inclusion financière et participer à la réduction de la pauvreté ».
Yacine Bouali