Crimes français commis en Algérie : Macron cherche refuge dans ses fantômes de l’abstrait
Le président français sortant, Emmanuel Macron, le sait sans doute mieux que personne : sa réélection s’annonce plus problématique que jamais, face à la concurrence des deux extrêmes de droite er de gauche de Mélancon et Le Pen qui le talonnent de très près. Sur ce coup, « le vote algérien » s’annonce déterminant. Il le dit lui-même : il ya une dizaine de votants potentiels entre les binationaux, les descendants de pieds noirs et mêmes les harkis. Voilà pourquoi, il se déplace sur des œufs, et vient de se livrer à un insipide exercice philosophico-littéraire en compagnie du Français Kamel Daoud, « retourné » qui a déjà tourné le dos à sa religion avant de le faire concernant sa patrie. Il lance une planche de salut à son obligé interlocuteur en lui rappelant que la demande d’excuses algérienne serait de naissance toute récente et, donc, relativement inacceptable. Macron, lui, trouve refuge dans une sorte de « confort intellectuel » qui lui permet de philosopher sur des crimes atroces et nombreux, parce que l’on n’aurait pas pu mettre des noms sur ses plus de cinq millions de victimes. L’essai parait adroit, mais manque de « punch » avec u Daoud à la culture aussi « vaste » que ses maigres lectures. Macron, qui en était arrivé à douter de l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française, et d’accuser les dirigeants algériens de vivre sur une sorte de rente mémorielle, s’étonne même que l’on ait pu prendre ombrage de ses propos. Des excuses aux traitres-harkis oui, mais jamais au peuple algérien, ni à ses dirigeants. Inutile de tomber dans le piège que Macro s’est tendu à lui-même en rappelant que la France avait failli à ses promesses par rapport aux traitres-harkis, auxquels des excuses formelles seraient dès lors dues. Mais, quant à ses promesses d’indépendance faites aux Algériens au lendemain de la guerre de libération nationale, c’est niet. Et on ne s’excuse même pas d’avoir tiré dans le tas, faisant 45.000 morts parmi des manifestants pacifiques, sortis à Sétif, Guelma et Kherrta, demander à la France de respecter ses engagements. Ceci étant, il est vrai que Macron propose une sorte de second Evian avec un comité d’historiens algériens et français. Comme écrit par nous lors de la visite à Alger du président français en août dernier, il nous appartient de défendre bravement notre mémoire et nos martyrs, comme l’avaient fait nos talentueux négociateurs d’Evian. En attendant, Macron ne cèdera rien de plus. Lui, dont l’Etat était allé jusqu’à juger un Maurice Papon grabataire pour quelques juifs déportés, refuse d’en faire autant avec l’Etat français, tout aussi responsable que coupable. Durant la guerre d’Algérie, la torture avait été « institutionnalisée ». De même que les « corvées de bois ». macron va encore plus loin en admettant que la colonisation française de l’Algérie n’était pareille à aucune autre. Il s’agissait d’une colonisation de population. D’où cette notion de « paradis perdu » pour les terroristes qui nous opprimaient, nous pillaient et nous assassinaient. Or, au regard du droit international, la colonisation de population est assimilable à autant de crimes contre l’humanité. Imprescriptibles dès lors. Cette page de notre histoire commune et imposée ne sera donc ni tournée ni effacée. Les circonvolutions intellectuelles à « deux balles » de Macron n’y changeront rien. A ce titre, oui, nous sommes bel et bien un « risque politiques ». La mémoire et la dignité de nos glorieux martyrs ne sont ni négociables, ni à vendre. Avis…
Mohamed Abdoun
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