Crise au Liban : Le Drian de nouveau à Beyrouth
L’envoyé spécial français au Liban, l’ancien ministre Jean-Yves Le Drian, est à Beyrouth jusqu’à vendredi pour tenter, une nouvelle fois, de mettre fin à l’impasse politique qui paralyse le pays, a indiqué la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. « Je ne vais pas préjuger des résultats d’une mission qui vient tout juste de commencer », a déclaré Anne-Claire Legendre lors d’un point presse, précisant que l’émissaire était arrivé lundi soir. « Nous espérons que les dirigeants libanais entendent l’urgence qui est exprimée par la France », a-t-elle ajouté, précisant que Jean-Yves Le Drian travaillait « en coordination » avec les partenaires dans la région. C’est la troisième fois que l’envoyé du président Emmanuel Macron se rend au Liban depuis que sa mission a été initiée en juin, en coordination avec les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar et l’Egypte. « Dans le prolongement des contacts noués lors de ses premières missions, il s’entretiendra une fois encore avec tous les acteurs politiques représentés au Parlement, élus par les Libanais et qui ont la responsabilité d’élire le président de la République », a également déclaré Anne-Claire Legendre. L’objectif est de faire émerger « une solution consensuelle au Parlement pour sortir de la vacance institutionnelle », a-t-elle dit. Depuis des mois, la France répète qu’il y « urgence à élire un président, première étape de la remise en marche des institutions politiques ». Mardi, la porte-parole a également regretté l’« affaiblissement préoccupant des institutions de l’Etat » avec l’absence de gouverneur de la Banque du Liban et « un Parlement qui ne se réunit plus pour voter les lois indispensables au redressement du pays ». Depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022, le Hezbollah pro-iranien et ses alliés d’un côté, leurs adversaires de l’autre, tentent chacun d’imposer un candidat mais aucun camp ne dispose d’une majorité claire au Parlement. Lors de sa dernière mission à Beyrouth en juillet, Jean-Yves Le Drian avait rencontré à deux reprises le président du Parlement, Nabih Berri, chef du mouvement chiite Amal et allié du Hezbollah, ainsi que des représentants des principales forces politiques, dont le Hezbollah. En juillet, l’Arabie saoudite, l’Egypte, les Etats-Unis, la France et le Qatar avaient aussi exhorté le Parlement à élire un président et les responsables politiques à « prendre immédiatement des mesures pour sortir de l’impasse » le pays en plein effondrement économique. Depuis 2020, la France, ancienne puissance mandataire, s’est impliquée sans succès dans la recherche d’une solution au Liban.
R.I.