Culture : L’Algérie inscrit des vêtements traditionnels au patrimoine l’UNESCO
Yahia maouchi
Le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO a approuvé, mardi 3 décembre, l’inscription du dossier algérien intitulé « Le costume féminin de fête du Grand Est algérien : savoir-faire et compétences liés à la couture et à la confection des parures – Gandoura et Melhfa » sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette décision a été prise lors de la 19e session du Comité, qui se tient à Asunción, capitale du Paraguay, jusqu’au 7 décembre 2024.
Selon un communiqué du ministère de la Culture et des Arts, cette démarche constitue « l’aboutissement des efforts soutenus de la stratégie nationale pour la protection et la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel de l’Algérie, qui représente une part essentielle de la mémoire et de l’héritage de l’humanité ». Le communiqué souligne également l’importance de préserver et valoriser ce patrimoine en tant que pilier de la sécurité culturelle, intégrée à la sécurité nationale globale.
Le communiqué met en avant les efforts des chercheurs et experts affiliés aux institutions sous tutelle du ministère, ayant travaillé sans relâche pour préparer ce dossier. Il salue également le rôle déterminant joué par le ministère des Affaires étrangères, la communauté nationale à l’étranger et les services diplomatiques, notamment la délégation permanente auprès de l’UNESCO et les ambassades algériennes. Cette mobilisation a impliqué divers acteurs : artisans, universitaires, experts, chercheurs, société civile et citoyens à différents niveaux.
Les éléments inscrits dans ce dossier incluent des vêtements traditionnels tels que la gandoura, la melhfa, le caftan, le qat, le kouït, le lahef, la chéchia, le sarouel, la dokhila, le logaa, le mendil, le kanour et la ceinture, ornés grâce aux techniques de mejboud, fetla, kountil, tell, incrustation et broderie complexe.
Concernant les parures en or et en argent, on retrouve des pièces emblématiques comme la chéchia au sultané, le djbine, le kheït rouh, les maneqech, le mcheff, le mkhabel, le skhab, la mahzema, la ceinture, le harz, les bzim, les messaïes, les mkaïes, les khelkhal et le redif. Ces créations, précise le communiqué, sont transmises de génération en génération grâce au savoir-faire minutieux des artisans et artisanes algériens, témoins vivants de ce patrimoine immatériel.
Le ministre de la Culture et des Arts, Zouheir Balalou , a exprimé sa gratitude au Comité intergouvernemental pour l’inscription de ce dossier, saluant également l’excellence scientifique et la rigueur de l’évaluation menée par l’organe consultatif. Il a également remercié le secrétariat de la Convention pour son travail exemplaire, faisant de cet instrument international « un modèle mondial pour la préservation et la promotion du patrimoine culturel ».
L’Algérie figure parmi les premiers pays signataires de la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, renforçant ainsi son rôle actif dans la valorisation de son héritage national. Ce succès, inscrit dans la continuité de cet engagement, illustre l’importance accordée par le pays à la préservation de son identité culturelle et à sa transmission aux générations futures.