Dbeibah retrouve officiellement ses fonctions de Premier ministre libyen : Retour à la case départ
Loin d’être sortie de l’auberge, la Libye s’enfonce au contraire chaque jour un peu plus dans la crise dans laquelle l’a plongée l’assassinat de Kadhafi en 2011, sur instigation de la France.
Ainsi, le plan bancal qui visait à dépasser cette crise à travers la tenue d’une élection présidentielle prévue le 24 du mois courant, a fini par s’écrouler, sans qu’un plan de rechange ne vienne en remplacement. Pis encore.
Cette politique éphémère du « provisoire qui dure, donne carrément l’air de vouloir s’installer dans la durée. Preuve en est que le Premier ministre intérimaire libyen, Abdelhamid Dbeibah, a présidé jeudi un conseil du gouvernement marquant son retour officiel à son poste, après avoir pris congé de ses fonctions pour briguer la présidentielle avortée.
La situation politique est « critique », a d’abord rappelé M. Dbeibah, la Libye n’étant pas parvenue à tenir l’élection présidentielle prévue le 24 décembre -la première d’un chef d’Etat au suffrage universel en Libye-, longtemps attendue comme l’aboutissement du processus de paix parrainé par l’ONU.
Sur fond de désaccords insurmontables, notamment concernant la base juridique de l’élection lors de laquelle devaient s’affronter plusieurs candidats clivants, une commission parlementaire a conclu à l’impossibilité d’organiser le scrutin, deux jours avant sa tenue. La Haute commission électorale avait, dans la foulée, proposé de le reporter au 24 janvier. Mais le Parlement n’a pas entériné cette date, laissant planer le flou sur l’élection destinée à sortir le pays d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Le gouvernement de transition basé à Tripoli (ouest) se retrouve fragilisé puisque son mandat devait théoriquement prendre fin le 24 décembre. Le Parlement, qui siège à Tobrouk (est), se penche désormais sur un possible remaniement gouvernemental.
Lui-même candidat, alors qu’il s’était engagé à ne pas briguer la présidence lors de sa désignation à la tête du gouvernement intérimaire en février, M. Dbeibah a défendu son bilan.
Le règlement de cette crise, qui n’en finit plus de s’aggraver, devrait être inclusif, et sans ingérence s de par de certaines parties qui ne veulent pas que du bien à la Libye. Le rôle de l’Algérie, en tant que médiateur et facilitateur, y est fortement souhaité…
Rafik Bakhtini