Débat autour du cadre juridique régissant la presse : Les journalistes expriment leurs avis et préoccupations
Une rencontre, première du genre, a eu lieu ce jeudi au niveau de l’école supérieure d’hôtellerie à Alger autour des projets de loi sur la presse électronique, audiovisuelle et le métier de journaliste. Dans une courte allocution très critique, le ministre de la Communication a mis en exergue l’existence d’un nombre important d’intrus à la presse ayant bénéficié de la carte nationale professionnelle. Mohamed Bouslimani, qui parle de mutations profondes et rapides, évoque en premier chef l’émergence de la presse électronique sur fond d’une guerre planétaire de quatrième génération. L’Algérie, appelée à s’y adapter en urgence, doit également rapatrier dans l’immédiat ses chaines off shore afin de les amener à fonctionner suivant l’arsenal juridique algérien, et mettre ainsi un terme définitif à la fuite des devises vers l’étranger. Le premier responsable de ce secteur hautement stratégique parle également de liberté responsable et, donc, de professionnalisme. Il a également été question de « transparence des financements ». Le nerf de la guerre est en effet essentiel. Aussi, beaucoup d’intervenants ont abordé frontalement le sujet de la publicité institutionnelle. Les critères d’attribution de cette importante manne financière doivent en effet être arrêtés de manière transparente et consensuelle, afin d’éviter les dérives qui avaient accompagné la naissance de la presse privée dans le sillage de l’ouverture démocratique de 1989. S’agissant des énormes défis que l’Algérie est tenue de relever, il est surtout question de lutter contre les fake-news. Idem pour la frontière très floue entre les réseaux sociaux et les sites d’information réellement professionnels. Ces énormes chantiers doivent être ouverts, et bien ouverts, sachant qu’en matière de diplomatie médiatique se pose avec acuité la problématique de l’accès à l’information, sans lequel il est difficile, voire impossible, de développer et de défendre le point de vue d’Alger concernant les questions internationales à caractère hautement stratégique. Le débat est ouvert. Mais il ne faut pas qu’il s’éternise dans le temps. L’urgence est signalée….
Wassim Benrabah