Décès de Houari Boumediene : la grande perte !
27 décembre 1978 – 27 décembre 2022, quarante-quatre années sont passées depuis le décès, subit et inattendu, du président Houari Boumediene, une perte incommensurable pour l’Algérie qui venait tout juste de se relever de la longue nuit coloniale et qui aspirait à une vie meilleure.
Ce jour-là, les algériens, qui avaient appris depuis peu que leur président était très malade et qu’il a été transféré vers la Russie pour des soins, n’en croyaient pas leurs oreilles : le président Houari Boumediene est mort après avoir été transporté d’urgence vers l’hôpital Mustapha Pacha à Alger !
![](https://cdn.lapatrienews.dz/wp-content/uploads/2022/12/Boumediene-dece2.jpg)
Au début, personne ne voulait croire cette nouvelle, trop dure et trop lourde à porter car synonyme de lendemains incertains pour l’Algérie, l’homme ayant conquis les cœurs avec ses décisions courageuses, avec son amour affiché et réel de son pays, avec les réalisations grandioses qu’il a effectuées.
L’Algérie entière était figée, Boumediene est-il vraiment mort ? Mais comment cela est-il arrivé, il était en bonne santé et ne souffrait apparemment d’aucune pathologie ? Aussitôt, les supputations sont allées bon train et la thèse de l’assassinat ne tarda pas à être évoquée, notamment par l’ensemble de la population. Mais il faut dire qu’à cette époque, les moyens de communication n’étaient pas aussi importants ni fiables qu’actuellement et l’information n’était connue que par le biais des médias officiels (télévision, radio, journaux) ou par la rumeur, et c’est cette dernière qui prit le relai en déformant la réalité.
Finalement, les algériens durent se rendre à l’évidence : le président Houari Boumediene était bel et bien mort et la date de son inhumation a été fixée au 29 décembre 1978 au cimetière d’El Alia à Alger. La journée du 28 décembre 1978 a été une journée particulière pour l’Algérie et son peuple. Des bus bondés et des centaines de voitures se dirigeaient vers la capitale pour jeter un dernier regard sur celui qui a toujours été du côté du plus faible et qui fait acquérir à l’Algérie une place de choix dans le concert des Nations. Tout le monde parlait de ses révolutions, agraire, industrielle, culturelle et de sa politique sociale dont ont bénéficié tous les citoyens de l’Algérie postindépendance.
Les rues d’Alger ne tardèrent pas être noires de monde, une foule immense se dirigeait vers le palais du peuple où la dépouille était entreposée, le service d’ordre, composé de soldats et de policiers ne tarda pas à être débordé par une foule en pleurs : ‘’Yahia Boumediene’’, ‘’Tahia El Djazair’’, ‘’Allahou Akbar’’, fusaient des dizaines de milliers de poitrines meurtries par cette nouvelle qu’elles n’arrivaient pas à concevoir.
On rapporté des informations sur des gens qui se seraient jetés des balcons, qui se sont évanouis, qui ont eu des crises cardiaques au passage du cortège funèbre qui se dirigeait difficilement vers la place des Martyrs où la prière d’El Djanaza fut officiée au sein de la grande Mosquée.
![](https://cdn.lapatrienews.dz/wp-content/uploads/2022/12/Boumediene-dece4.jpg)
De là, la procession s’ébranla au milieu de centaines de milliers de personnes venues de toute l’Algérie pour un dernier hommage à celui qui a fait de l’Algérie ce qu’elle était devenue. Des militaires, venus en renforts, avaient toutes les difficultés du monde à ouvrir la route au cortège qui se déplaçait trop lentement en direction du cimetière d’El Alia, en passant par la pêcherie et en prenant ensuite à la route Moutonnière.
Il a fallu plusieurs heures pour arriver à El Alia et beaucoup de peine au convoi pour pénétrer dans le cimetière. Les pleurs et les cris montèrent crescendo et c’est avec une très grande émotion que l’oraison funèbre fut dite avant que le corps du président Houari Boumediene soit mis en terre, à côté de la tombe de l’Emir Abdelkader.
Ce jour-là, c’est l’Algérie qui était morte et les algériens se tenaient entre résignation et incertitude sur un avenir qui se cachait derrière un grand point d’interrogation : qui allait prendre la suite et continuer l’œuvre de Boumediene ?
Tahar Mansour