Décolonisation du Sahara Occidental : Point de solution en dehors du référendum d’autodétermination
Comme craint par nous depuis quelques jours, la tournée de Staffan de Mistura, envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara Occidental, aura été vaine et stérile. Parce que l’ONU laisse perdurer ce conflit, dont les données sont d’une simplicité désarmante, pendant plus d’un demi-siècle en se refusant à adopter enfin des résolutions contraignantes à l’endroit du Maroc. Point de solution légale, viable et durable en dehors du référendum du peuple sahraoui. En attendant, les membres du Conseil national sahraoui (CNS) ont réitéré, lors d’une rencontre avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Staffan De-Mistura, leur attachement à la revendication de liberté, d’indépendance et de parachèvement de la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie. La présidente de la Commission des affaires sociales du CNS, Mme. Obeida Hadhiya, a indiqué que la rencontre avec l’envoyé onusien et sept présidents des commissions du CNS a permis de réitérer l’attachement au recouvrement de la liberté, l’indépendance et le parachèvement de la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie. La rencontre a permis également de passer en revue les préoccupations soulevées par le peuple sahraoui et liées notamment aux difficiles situations endurées par le peuple sahraoui avec la poursuite de l’occupation marocaine. Pour Mohamed Smail, membre du CNS, « cette rencontre a été mise au profit par les membres de cette instance (CNS) pour exposer une série de messages à M. De-Mistura, dont la décision du peuple sahraoui désignant le Front populaire pour la libération de Sakia El-Hamra et Oued-Dehab (Polisario) comme son seul et légitime représentant, jusqu’au recouvrement de sa souveraineté ». Les membres du CNS ont plaidé, en outre, pour que « la mission de la MINURSO couvre aussi la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés, au regard des souffrances endurées par le peuple sahraoui du fait de la répression subie sous l’occupation », a-t-il ajouté. Le membre du Conseil consultatif sahraoui, Mohamed El-Amine Ahmed, a émis, de son côté, le souhait de voir l’ONU hâter l’organisation d’un référendum permettant aux sahraouis de voter, d’exprimer leur volonté et de décider de leur destin. Il a qualifié de « positive » la réponse de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara occidental, qui a exprimé, a-t-il dit, sa volonté, avec la délégation l’accompagnant, de résoudre cette question, avant d’exprimer l’espoir de trouver une solution urgente à cette question, qu’il doit soumettre à la mi-avril courant au Conseil de sécurité. Le président du Conseil consultatif sahraoui, Mohamed Lamine Ahmed, a déclaré également que de nombreux membres du Conseil ont exprimé « le droit du peuple sahraoui à poursuivre son combat jusqu’à obtenir gain de cause et arracher son indépendance », et ont dénoncé les violations subies par le peuple sahraoui dans les territoires occupés, notamment des jeunes, victimes de différentes formes d’agression et de verdicts injustes de la part de la justice de l’occupant marocain, pour avoir manifesté pacifiquement. Pour ces membres du Conseil national sahraoui, l’ONU assume la responsabilité de cette grave situation au Sahara occidental, avant de s’interroger sur le rôle de l’ONU dans l’organisation d’un référendum juste et transparent au Sahara occidental. Une première tournée dans les camps avait déjà eu lieu. Et avant elle, une rencontre avec les représentants des Sahraouis vivant dans les territoires occupés. Abba El Hussein, des camps de réfugiés, et El Ghalia Jimi, des territoires occupés, nous a avaient tous deux raconté avoir remis d’épais et très documentés dossiers sur les graves dépassements marocains. Or, de Mistura n’en a pas tenu compte dans ses rapports successifs présentés devant le conseil de sécurité de l’ONU. Se dernier se contente de gérer, subir, au lieu d’œuvrer à trouver une solution réelle à ce conflit, qui perdure depuis plus d’un demi-siècle. Ce dernier est pourtant d’une simplicité désarmante. Il s’agit d’une classique affaire de décolonisation, devant impérativement passer par un référendum d’autodétermination. Si l’ONU avait voulu agir véritablement, au lieu de se contenter de faire semblant, elle airait suggéré au conseil de sécurité que la résolution à venir étende les prérogatives de la MINURSO au respect des droits de l’Homme. Rien de concret ne saurait être obtenu sans des sanctions contre le Maroc. Ce dernier, avec sa politique du fait accompli, est en train de défier l’ONU, le droit international, et son conseil de sécurité. Les espoirs, les vrais, comme déjà écrit maintes fois, résident dans la justice et la lutte armée. Le récent arrêt de la CJUE (Cour Européenne de Justice), nous a donné raison. Quant à l’ONU. Si cette dernière ne se réforme pas en profondeur, rien de bon ne viendra de sa part sur les deux dossiers sahraoui et palestinien. La rumeur va, persistante, sur in très probable démission de Mistura. Son échec-inefficience est patent. La faute en incombe totalement au Maroc colonial, à ses relais, et ses soutiens…
El Ghayeb Lamine