Dernier rapport de l’OMS : Près de 85% des infections Covid ne sont pas dépistées en Afrique
Dans son dernier rapport sur l’épidémie au SRAs-Cov2 publié le 14 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que le nombre des contaminations est sous-estimé en Afrique. Uniquement 14,2 % des infections par la COVID-19 sont détectées et comptabilisées.
Pour avoir une évaluation plus proche de la réalité supposée, l’organisation mondiale « a utilisé le calculateur de la COVID-19 mis au point par l’initiative Resolve to Save Lives, qui évalue les infections en fonction du nombre de cas et de décès notifiés et d’un taux de létalité de l’infection fondé sur des études en population ».
Par extrapolation, elle a évalué à environ 59 millions la proportion de personnes, résidentes en Afrique, ayant été en contact avec le virus, jusqu’au 10 octobre dernier. Pourtant, la statistique officielle fait état de 8,4 millions de contaminations et 214000 décès, depuis le début de l’épidémie.
Elle se base essentiellement sur les hospitalisations enregistrées alors que 65 a 85% des cas positifs seraient asymptomatiques. Ils demeurent ainsi hors des bilans périodiques. L’OMS met à l’index la faiblesse des tests de dépistage effectués, à peine 70 millions pour une population continentale frôlant le 1,3 milliard d’âmes. « Avec un nombre limité de tests, nous continuons d’ignorer la situation réelle qui prévaut dans beaucoup trop de communautés en Afrique.
En effet, la majorité des tests de dépistage sont effectués sur des personnes qui présentent des symptômes de la COVID-19, mais les sujets asymptomatiques sont à l’origine d’une grande partie de la transmission de la maladie. Ce que nous voyons pourrait donc n’être que la pointe de l’iceberg » a décrypté le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
L’Organisation mondiale de la santé a initié une opération visant à augmenter substantiellement le nombre des tests. Elle a débloqué, à ce titre, 1,8 million de dollars au profit de huit pays, dans lesquels la campagne démarrera.
« Le programme vise à accroître de 40 % la capacité de dépistage dans chaque pays participant, en veillant à ce qu’elle atteigne le niveau de référence recommandé par l’OMS, à savoir 10 tests effectués chaque semaine pour 10 000 personnes » note-t-on.
Soulef Biskri