Désignation d’Élizabeth Moore Aubin en qualité d’ambassadrice US à Alger : Joe Biden dévoile ses priorités au Proche-Orient et en Afrique du nord
Loin d’être atypique, le profil d’Elizabeth Moore Aubin, prétendante au poste de nouvelle ambassadrice des USA à Alger, en remplacement de John Desrocher, offre aux observateurs avisés des indices notables. Moore Albin jouit en effet du rang de ministre-conseillère au sein de l’Administration américaine, où elle a accompli l’ensemble de sa carrière aux affaires étrangères US.
Elle est diplomate de carrière et occupe un poste supérieur au sein du département d’Etat. Maitrisant le français et l’italien, elle a même été en poste au sein de l’ambassade américaine en qualité chef de mission adjointe.
Curiosité calendaire s’il en fut, cette future ambassadrice occupait ce poste algérois durant les printemps arabes en 2010-2011. Mais, comme il n’existe jamais de hasard en politique, le choix de cette diplomate, qui donne l’air de bien connaitre l’Algérie reflète la grande importance que compte accorder le nouveau locataire de la Maison Blanche à ses relations avec l’Algérie, mais aussi et surtout à ses choix stratégiques, politiques et sécuritaires au Maghreb et au Sahel.
Elizabeth, nous expliquent nos sources, a dû suivre en directe de quelle manière l’Algérie avait géré avec brio cette période des printemps arabes. Alors qu’elle est de nouveau prise pour cible par divers courants et groupes d’intérêts, elle dispose de tous les atouts nécessaires pour faire face à ce complot international.
L’Algérie, expliquent encore nos sources, souhaitent traiter avec ses partenaires américain dans le respect mutuel et la préservation des intérêts des deux parties. Alger est une puissance régionale incontestée, et un facteur de stabilité de toute la sous-région nord-africaine, comme le reconnait Washington elle-même.
Cette dernière a beaucoup plus à gagner qu’à perdre en traitant loyalement avec un partenaire fiable et respectueux de la légalité internationale comme l’est l’Algérie. L’attente principale de notre pays auprès des Américains, expliquent nos sources, est que ces renoncent publiquement et officiellement à l’annonce de l’ancien président américain Donald Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental ». L’idéal, soulignent encore nos source, est que Washington renoue avec son statut de « pen holder » au conseil de sécurité de l’ONU, qui garantit sa neutralité et la place à équidistance entre la RASD et le Maroc afin de permettre enfin la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
La seconde pierre d’achoppement est en lien avec le nécessaire règlement de la crise libyenne. Idem pour la partie septentrionale du Mali, tombée aux mains des terroristes et des indépendantistes de l’Azawad. L’Algérie, avec l’aide et l’écoute de Washington, peut y contribuer efficacement, mettant un terme au passage au parasitage français de ces deux dossiers ultra-sensibles.
Elizabeth Moore, qui a également occupé plusieurs postes en Asie, ne drivera pas personnellement la question palestinienne et moyen-orientale, mais aura sans doute son mot à dire, en écoutant les conseils avisés du partenaire algérien, et du nécessaire retour à la légalité internationale, en stoppant net ces colonies, assimilables à de véritables crimes contre l’humanité, en mettant en route la solution à deux Etats, et en permettant à celui de la Palestine de voir le jour, d’intégrer l’ONU et d’avoir Al Qods comme capitale. Elizabeth Moore, qui a déjà occupé le poste de conseillère à l’ambassade US à Tel-Aviv, doivent sans doute ne rien ignorer des souffrances des populations palestiniennes, et de leur résistance homérique, grimée en « terrorisme » par l’occupant sioniste aux yeux du monde.
Alger attend et espère l’avènement d’un partenariat entre Alger et Washington riche et profitable aux deux capitales.
Mohamed Abdoun