Détenu administratif en Palestine occupée : Salah Hamouri « déporté » ce matin vers la France !
L’entité sioniste a expulsé ce dimanche matin l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, qui était détenu administrativement et illégalement sans accusation formelle dans des prisons sionistes depuis le mois de mars, a annoncé le ministère israélien de l’Intérieur. La famille et la campagne de soutien de M. Hamouri s’attendaient à une expulsion dimanche matin sur le vol entre Tel-Aviv et Paris de la compagnie aérienne israélienne El AL. Elle avait interpellé une énième fois Emmanuel Macron, le président français. En vain. Paris ne peut se permettre de « contrarier » le puissant lobby sioniste, qui continue de dicter ses lois à l’essentiel des dirigeants occidentaux. Agé de 37 ans, M. Hamouri avait été condamné en mars à trois mois de détention administrative, une mesure illégale permettant à l’entité sioniste d’incarcérer des suspects sans accusation formelle. Né à Al Qods-Est, annexée et occupée par l’Etat hébreu, Salah Hamouri ne dispose pas de la nationalité israélienne mais d’un permis de résidence, que les autorités sionistes ont révoqué, ce qu’il conteste à juste droit. Il est bel et bien victime d’un cas avéré de colonialisme, d’apartheid et de colonisation, au même titre que des centaines de milliers d’autres Palestiniens, considérés en étrange pays dans leur pays lui-même, pour reprendre une célèbre formule d’Aragon durant l’occupation allemande. Salah Hamouri a été incarcéré en Palestine occupée en vertu des ordonnances sur l’état d’urgence. Imposées par la puissance occupante britannique, elles étaient appliquées avant 1948 pour réprimer certains groupes sionistes, dont les dirigeants s’appelaient Menahem Begin ou Ytzhak Shamir. Cette mesure illégale est sans équivalent dans aucun pays civilisé. Dans un autre jugement, la Cour suprême écrivait : « Une autorité publique ne saurait être tenue de fournir au tribunal des preuves, orales ou écrites, dont la révélation risque de mettre en danger les intérêts vitaux de l’État et de sa sécurité. » Bref, il suffit qu’un agent de sécurité se présente devant le juge et déclare : « je soupçonne cet individu » d’envisager un acte mettant en danger la sécurité de l’entité sioniste, sans même que ce danger soit spécifié, pour que la Cour se déclare incompétente et autorise l’incarcération sans motif déclaré et sans limite de temps de tout individu. Ces ordonnances d’urgence valent pour tous. Mais de fait, jusqu’en 1967, seuls des Arabes israéliens ont subi des détentions administratives.
Rafik Bakhtini