Deux morts après le blocage d’un convoi militaire français par des manifestants nigériens
Selon le gouvernement nigérien, au moins deux manifestants nigériens sont morts et 18 autres blessés samedi dans l’ouest du pays, alors qu’ils tentaient de bloquer le passage d’un convoi militaire français en provenance du Burkina Faso qui se dirigeait vers Gao, au Mali.
D’après l’agence Reuters reprise par Ouest France, le convoi effectuait une liaison entre la Côte d’Ivoire et le nord du Mali. Après avoir été bloqué au Burkina Faso pendant des jours, il a fait face à des manifestations dès son entrée sur le territoire nigérian.
Dans une déclaration à Reuters, Pascal Ianni, porte-parole du chef d’état-major des armées françaises a indiqué que le convoi de la force Barkhane a été pris pour cible « moins de 30 kilomètres après le passage de la frontière birkinabè ». Plus précisément, près de la ville de Téra où il effectuait une pause pour la nuit.
En réaction, les militaires français ont fait usage de la force. Bilan : deux morts et 18 blessés. « Une enquête est ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie et situer les responsabilités », a fait savoir un communiqué du ministère nigérien de l’Intérieur.
De son côté, le porte-parole du chef d’état-major des armées françaises a accusé les manifestants d’avoir « tenté de piller et de s’emparer des camions ». « Donc les gendarmes nigériens qui étaient en première ligne sont venus et ont dispersé la foule. Cela s’est un peu calmé et vers 10 h 30 (heure locale), on a une nouvelle montée de tensions avec des gens qui ont de nouveau essayé de s’approcher du camion », a-t-il ajouté.
Comme à Kaya au Burkina Faso, les manifestants de Téra ont scandé des slogans hostiles à la France. Selon l’AFP, Ils ont accusé les soldats français de transporter des armes pour les groupes terroristes.
« La présence militaire française au Sahel, déployée dans le cadre de l’opération Barkhane de lutte contre les groupes djihadistes, est de plus en critiquée dans ses anciennes colonies comme au Niger, au Burkina Faso et dans d’autres pays d’Afrique de l’ouest », affirme pour sa part Reuters.
Skander Boutaiba