Diplomatie : Assad entame son come-back diplomatique
En diplomatie, comme en politique, il ne faut jamais dire « fontaine, je ne boirai pas de ton eau ». Il en est ainsi pour Bashar Al Assad, que l’on donnait pour mort, et à qui on promettait un destin similaire à celui de Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi, revient ainsi de loin. De très loin, grâce à la salvatrice intervention russe.
Celle-ci a permis à l’Etat syrien de ne pas s’effondrer, empêchant ainsi les terroristes de Daesh et d’Al Qaida d’y prendre racine, comme ils l’avaient fait en Irak et en Libye. il semble ainsi que le retour du président syrien sur les devants de la scène diplomatique n’est plus qu’une question de temps et d’opportunité diplomatique ou politique.
De nombreux indices plaident en faveur de cette thèse. C’est ce que nous révèlent des sources diplomatiques sous couvert d’anonymat.
En attendant le très probable retour de la Syrie au sein de sa famille naturelle qu’est la Ligue Arabe dès le prochain sommet de celle-ci, une normalisation est annoncée pour les prochaines semaines entre Ankara et Damas, cela grâce à une très active médiation russe. La Turquie a joué un sale rôle dans le drame syrien en finançant et en armant les « bons terroristes ».
Elle l’a fait avec la complicité des armées et services secrets occidentaux, dont la France, les USA, et même l’entité sioniste. Les rencontres informelles qui ont déjà eu lieu entre des diplomates syriens et turcs ont permis de noter que Damas a exigé comme préalable à toute normalisation sérieuse et durable que l’armée turque quitte les zones kurdophones qu’elle occupe depuis des années dans le nord de la Syrie.
Des commentaires récents de dirigeants turcs et arabes indiquent que Bachar el Assad est en passe d’être réhabilité à petits pas. Très officiellement, le ministre émirati des Affaires étrangères a rencontré le président syrien. Recep T. Erdogan, ennemi de longue date d’Assad, a déclaré qu’il pourrait bientôt rencontrer le président syrien et ses alliés russes, après la récente réunion tripartite de Moscou avec participation turque. Pendant des années, la Syrie a bénéficié du soutien Émirati. Oman a maintenu des relations malgré la guerre.
Fin décembre 2018, les Émirats et Bahreïn ont rouvert leur ambassade, fermée en 2011. Depuis fin 2018, le soutien au gouvernement d’Assad s’est progressivement renforcé. On notera au passage la grande amitié naissante de l’entité sioniste avec les Émirats et l’intérêt que cette relation pourrait avoir dans ses rapports futurs avec Damas.
Avant 2011, Erdogan et Assad se rencontraient régulièrement. En septembre 2021 les ministres de l’Energie d’Égypte, du Liban, de Syrie décidaient que le Liban importerait du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne via la Syrie. C’est une réhabilitation de facto.
Courant octobre 2021, le souverain jordanien, qui avait appelé Assad à démissionner en 2011, lui téléphone, or les deux pays avaient repris une collaboration sécuritaire et économique depuis quelques mois.
En vue de la dernière réunion de la Ligue arabe en Algérie, l’Irak, le Liban, Oman et l’Algérie demandaient la réintégration de la Syrie, mais sans obtenir satisfaction. Ce sera chose faite très bientôt.
El Ghayeb Lamine