L’évènement est de taille, toutes les attentions sont braquées sur le palais des Nations, attendant de suivre mot à mot le discours que le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, prononce devant les députés des deux chambres, un discours-bilan et un discours-programme pour l’année prochaine, qui devrait voir l’avènement effectif de l’Algérie Nouvelle.
C’est la première fois de l’histoire de l’Algérie indépendante qu’un président de la république, après le défunt président Houari Boumediene en 1977, s’adresse à la Nation par le biais du Parlement, pour présenter le bilan de sa gestion, les réalisations des quatre années de son mandat et les perspectives pour l’année prochaine.
Une pratique qui entrera dans les us
Cette pratique consistant en la prononciation d’un discours à la Nation devant les députés des deux chambres, le président de la république voudrait en faire une constante qui entrera dans les mœurs des futurs dirigeants algériens, afin de démontrer leur attachement à la Constitution du pays et au respect de la hiérarchisation des responsabilités.
Prononcer son discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement constitue une reconnaissance vivante de l’importance accordée à l’institution législative par le premier responsable de l’Etat, qui s’était d’ailleurs engagé lors de sa campagne électorale à redonner toute sa crédibilité au parlement, au niveau de ses deux chambres.
C’est d’ailleurs ce qu’a tenu à leur assurer le président de la république dès l’entame de son discours en déclarant qu’il était « honoré d’être devant eux les membres du parlement, qui est la première pierre de l’édification de l’Algérie Nouvelle ». Il continua en témoignant de la transparence des élections par lesquelles les députés ont été élus : « des élections dont l’argent a été banni, propre ou sale », assure-t-il.
Le dialogue, une culture pour gérer la chose publique
Confirmant sa vision de la gestion saine du pays, le président Abdelmadjid Tebboune affirme que « j’utilise le dialogue constructif comme culture pour la gestion de la chose publique », avant qu’il rappelle la situation à laquelle était arrivée l’Algérie avant 2019, une situation qui a failli emporter les bases même du pays, n’était-ce l’union sacrée qui s’est créée entre le peuple et son armée, ce qui a permis de stopper toutes les tentatives de déstabilisation de l’Algérie.
Toujours dans le cadre de la mise en place d’une Algérie Nouvelle, le président de la république rappelle qu’il a été le premier président à présenter ses engagements par écrit : « et celui qui veut nous demander des comptes, qu’il le fasse », a-t-il martelé.
Des défis et des réussites
Au lendemain de son élection, des défis de grande envergure se sont dressés devant le président de la république qui devait, outre remettre le pays sur pied, faire face à une pandémie de coronavirus qui a mis à mal les assises de notre système de santé mais qui, finalement, a été vaincue grâce à la sagesse et à la volonté du président Abdelmadjid Tebboune et à l’engagement du personnel de la santé qui s’est investi dans une lutte sans merci. Le tribut a été lourd mais la réussite était là, faisant renaitre l’espoir pour l’ensemble du peuple algérien qui s’éveillait d’une longue hibernation économique, culturelle, existentielle qu’il a subie à son corps défendant.
Des luttes incessantes
Le président de la république rappela aussi les luttes parfois inégales qu’il a dû mener avec tous ceux qui ont cru en lui, contre les restes de la Issaba qui ont essayé de créer artificiellement une pénurie de produits alimentaires de première nécessité et de liquidité dans les bureaux de poste, toujours dans le but de barrer la route à l’Algérie Nouvelle. Tous les moyens ont été essayés, les sabotages dans tous les secteurs de la vie publique, les fake news, les manœuvres dilatoires, la collusion avec les officines étrangères hostiles, mais grâce au nationalisme, à l’engagement et à la bravoure du président de la république et à l’ensemble de l’équipe qui l’entourait ainsi qu’à la prise de conscience du peuple algérien, ils n’ont rien pu faire.
La mise en place de l’Etat de droit
L’instauration de l’Etat de droit était considérée comme une priorité urgente du président de la république pour rendre au peuple algérien sa dignité bafouée et mettre le pays sur les rails de la modernité. « Nous avons procédé à la promotion de la justice constitutionnelle, nous avons engagé des réformes législatives, nous avons mis en place une nouvelle génération d’institutions constitutionnelles », note le président de la république.
Des actions concrètes
Continuant son discours, le président Abdelmadjid Tebboune énumère les actions entreprises depuis son élection dans le cadre de la récupération des biens de l’Etat dont près de 30 milliards de dollars en propriétés et biens immobiliers, et : « nous sommes encore en discussions avec plusieurs pays pour récupérer les biens du peuple qui ont fait l’objet de pillage et de vol », assure-t-il. Parmi les actions menées par le président de la république, il y a l’élimination de plus de 26 000 sociétés fictives qui pillaient le Trésor Public, notamment par le gonflement des factures et les importations mensongères. « Alors que nous étions lanterne rouge dans le classement des pays connus pour leurs entreprises, nous occupons le milieu du peloton actuellement, après seulement deux années et beaucoup de difficultés, et nous avons l’espoir d’exporter au moins 5 millions de tonnes de fer dans les plus courts termes », annonce encore le président de la république.
Une réserve de change de plus de 70 milliards de dollars
« Le pays est revenu de loin et se trouve maintenant en bonne santé économique, notre réserve de change dépasse actuellement les 70 milliards de dollars, le double de ce que nous avons trouvé à la fin de 2019. Bien sûr, il reste beaucoup à faire, mais les premiers pas ont eu des résultats encourageants et nous continuerons notre parcours sans interruption », a affirmé encore M. Abdelmadjid Tebboune.
Continuant l’énumération de ce qui a été réalisé, le président de la république rappelle la création de zones de présentation permanentes dans des pays frères et amis afin de mettre en avant la production algérienne, croissance économique a atteint 4,2% selon les institutions financières mondiales et aussi bien l’ONU que des institutions financières mondiales classent l’Algérie parmi les pays ayant acquis l’immunité contre la malnutrition et la dette extérieure.
En outre, : « l’Algérie produit 70% de ses besoins en médicaments et le taux d’inflation est en régression constante », note-t-il encore.
Préserver le pouvoir d’achat des algériens
Parmi les mesures sociales engagées par le président de la république, la préservation du pouvoir d’achat des algériens a été l’un des défis relevés par le président Abdelmadjid Tebboune, ce qui s’est soldé par une amélioration sensible de la situation de l’ensemble des ménages algériens, sans exclusive aucune. L’année 2024 commencera d’ailleurs par une autre hausse des salaires qui atteindra un total de 47% en deux ans.
Il y a eu aussi l’instauration de l’indemnité de chômage pour les jeunes à la recherche d’un emploi qui a touché près de 2 millions jusqu’à maintenant.
L’exonération de l’IRG pour les revenus de moins de 30000 DA par mois et l’augmentation des retraites sont d’autres actions d’envergure dans la préservation du pouvoir d’achat des citoyens algériens.
« J’ai confiance en notre jeunesse et en son potentiel »
A la fin de son discours, le président de la république a tenu à remercier les jeunes algériens qui n’ont pas exagéré dans la demande de l’indemnité de chômage, « j’ai une grande confiance en notre jeunesse et en le Conseil Supérieur de la Jeunesse qui les représente », affirme-t-il.
Il rappela qu’il a eu à mettre fin aux fonctions de certains responsables qui ont failli à leurs missions, ‘mais en y étant obligé’, a-t-il ensuite déclaré. « Depuis que j’étais un simple responsable local, je n’ai jamais ignoré les zones d’ombre et je continuerai à les soutenir car je suis pour un algérien à part entière de Timiaouine à Hydra », a-t-il aussi assuré.
La Palestine et le Sahara Occidental
Concernant la Palestine et le Sahara Occidental, le président Abdelmadjid Tebboune réitère la position immuable de l’Algérie et réaffirme que « l’Algérie sera toujours aux côtés de la Palestine en toutes circonstances, notre position est immuable et nous ferons tout ce qui est possible pour faire recouvrer leurs droits à nos frères palestiniens »’. C’est la même position pour ce qui est du droit du peuple du Sahara Occidental quant à son droit à l’indépendance et assure que l’Algérie continuera de défendre le continent africain et toutes les causes justes au sein du Conseil de Sécurité où elle occupe un poste de membre non permanent.
Tahar Mansour