Disparition de Farida Saboundji : Le cinéma algérien perd une de ses étoiles
Le nom de Farida Saboundji n’est plus dans les castings des longs métrages, des séries télévisées ou de pièces théâtrales, depuis presque dix ans. Eprouvée par la maladie, dont un AVC en 2018, et le poids de l’âge, elle a renoncé aux projecteurs.
Elle n’a point été oubliée néanmoins. L’annonce de son décès, ce samedi matin à 92 ans, a ébranlé les milieux des initiés et son public, étoffé considérablement au fil d’une carrière d’actrice longue et riche.
Née le 7 aout 1930, Farida Saboundji a rejoint, à l’âge de treize ans, les planches du théâtre. Son talent explose immédiatement, sublimé par le jeu de ses ainés, déjà célèbres : Mohamed Touri, Rouiched, Nouria, Keltoum…
Ses mentors seront particulièrement Mahieddine Bachtarzi et Mustapha Kateb, deux artisans du théâtre algérien. Au déclenchement de la guerre de libération nationale, la jeune Farida adhère au combat du FLN, et son bras armé l’ALN, pour le recouvrement de la souveraineté nationale.
Elle retrouve les plateaux du tournage et les planches du 4ème art à l’indépendance. Aussi douée, elle joue de grands classiques de la littérature. Elle crève aussi le petit-écran dans des rôles devenus emblématiques. Ces dernières années, son interprétation parfaite d’une belle-mère acariâtre et arrogante ou de la bourgeoise aux manières distinguées, confondent presque son personnage avec ce qu’elle est réellement. Au bout de 50 ans de carrière, elle s’est imposée comme une étoile de la télévision et du théâtre algériens, engrangeant exponentiellement notoriété, respect et reconnaissance.
Logiquement, elle a été décorée, en 2017, de la Médaille de l’ordre du mérite national au rang de « Djadir ».
La dépouille mortelle de la défunte sera transférée au Théâtre National pour que les artistes autant que les citoyens puissent lui rendre un dernier hommage. Elle sera inhumée au cimetière d’El-Alia après la prière d’El Asr.
S.B