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Crimes marocains au Sahara Occidental : Le CODESA publie un rapport accablant
Le premier rapport annuel du CODESA (collectif des droits humains sahraouis) depuis sa création en 2020 demande à l’ONU et aux autres organisations internationales de prendre des mesures immédiates pour achever le processus de décolonisation au Sahara occidental. Depuis, il multiplie les rapports accablants sur les dépassements et crimes marocains commis dans les territoires occupés.
Le Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis au Sahara Occidental (CODESA) a publié son dernier rapport annuel le 28 juillet intitulé « Crimes de guerre et crimes contre l’humanité continus par l’occupation marocaine contre les civils sahraouis. Quel avenir pour le processus de décolonisation au Sahara occidental ? nous en avons obtenu copie, et vous en livrons le traitement condensé. Selon Mahjoub Maliha, responsable des relations extérieures du CODESA, le rapport reflète “la gravité et l’ampleur des violations commises par les forces d’occupation marocaines contre les civils sahraouis”. Il enregistre les violations des droits de l’homme et les crimes de guerre commis au Sahara Occidental occupé entre septembre 2020 et décembre 2021. Le Maroc a revendiqué la souveraineté sur le Sahara occidental après que l’Espagne a retiré son contrôle colonial du territoire en 1975. La Mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été constituée par le CSNU après que l’ONU a négocié un cessez-le-feu entre le Front Polisario, qui se bat pour la libération du Sahara Occidental, et les forces marocaines en septembre 1991. La MINURSO a été mandatée pour surveiller le cessez-le-feu et préparer le terrain pour un référendum au Sahara Occidental pour décider de son statut. Le rapport affirme que depuis que le Maroc a violé l’accord de cessez-le-feu en novembre 2020, son oppression à l’intérieur du Sahara occidental a augmenté. Cela souligne l’incapacité de la communauté internationale et de l’ONU à prendre des mesures efficaces pour “achever le processus de décolonisation promis depuis 1991 sur la base du droit à l’autodétermination tel qu’il est inscrit dans le droit international”. el Ghalia Jimmi, militante des droits humains et pour l’indépendance de son pays, réputée proche d’Aminatou Haidar, et qui a souvent séjourné dans les geôles marocaines, y subissant les pires sévices qui soient, a elle aussi affirmé la même chose dans un entretien qu’elle nous a accordé il ya de cela quelques mois. Selon le rapport, l’occupation marocaine a procédé à au moins 20 exécutions extrajudiciaires et arrêté illégalement au moins 121 citoyens sahraouis entre septembre 2020 et juillet 2022. Diverses attaques menées par les forces d’occupation dans différentes parties du Sahara Occidental occupé dans le même période ont entraîné des blessures physiques graves et des handicaps graves chez 264 personnes. Les forces d’occupation marocaines ont également infligé une “punition collective” en procédant à au moins 139 saisies domiciliaires. ce procédé n’est pas sans rappeler le modus operandi de l’occupant sioniste, qui va jusqu’à démolir les maisons des résistants assassinés, avant d’en déporter les proches. Ainsi, le Makhzen prend-il ses ordres et ses conseils auprès de l’entité sioniste, pour opprimer le peuple sahraoui, arabe et musulman. Le rapport affirme que les prisonniers sahraouis à l’intérieur des prisons marocaines sont soumis à un déni constant de leurs droits fondamentaux en vertu du droit international. Ils « vivent dans des conditions difficiles et subissent, entre autres, des représailles, des mauvais traitements et des discriminations ». Ils se sont également vu refuser les visites extérieures et ont été contraints à l’isolement cellulaire.
Des punitions collectives à l’image de ce que fait l’entité sioniste en Palestine occupée
Le rapport affirme que les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines sont confrontés à la négligence médicale, à la privation de nourriture et à des conditions insalubres. Selon elle, au moins 59 détenus ont dû recourir à des grèves de la faim prolongées pour s’opposer à leurs mauvais traitements à l’intérieur de la prison. Leur état général équivaut à la torture des prisonniers sahraouis aux mains des autorités marocaines, selon le rapport. Le rapport note également qu’en incarcérant des prisonniers sahraouis à des centaines de kilomètres de là, l’occupation marocaine les éloigne délibérément de leur famille et de leurs amis en guise de punition. Selon le rapport, près de 80% de tous les prisonniers sahraouis sont détenus dans des prisons situées à au moins 320 km ou plus de leur domicile. Le rapport ajoute que les autorités marocaines ont utilisé “l’urgence sanitaire” déclarée lors de la pandémie de COVID-19 comme un moyen d’accroître leur oppression du peuple sahraoui, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons. Il prétend que le Maroc a empêché des observateurs étrangers de se rendre au Sahara Occidental occupé pour cacher ses crimes et priver le mouvement d’autodétermination sahraoui de la ressource nécessaire de contact mondial. Le rapport accuse le Maroc d’utiliser son contrôle sur le Sahara Occidental pour continuer à piller le territoire des ressources et priver les Sahraouis de leurs droits économiques. Il demande aux organisations comme l’ONU et la Croix-Rouge internationale d’assumer leurs responsabilités “envers le Sahara occidental en tant que territoire non autonome sous occupation militaire où le droit international humanitaire est applicable”. Le rapport souligne également la responsabilité continue de l’Espagne en tant qu’ancienne puissance coloniale pour les crimes des autorités marocaines. La couverture politique continue fournie par l’Union européenne, l’Espagne et d’autres pays est la principale raison de l’augmentation des crimes marocains au Sahara Occidental. Les crimes contre l’humanité ont augmenté en fréquence après la reprise de la guerre depuis le 13 novembre 2020, immédiatement après que la force d’occupation marocaine ait attaqué des manifestants pacifiques de la société civile sahraouie venant des camps de réfugiés sahraouis dans le sud-ouest de l’Algérie. Ce septième rapport préparé par le Comité pour la protection des civils sahraouis (un comité fonctionnel au sein du Collectif des défenseurs sahraouis des droits humains au Sahara occidental, CODESA) pour mettre les intéressés et les trackers de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental occupé sous la forme de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis par la force d’occupation marocaine contre des civils sahraouis, sur la base d’une série de brefs rapports précédemment rédigés par le même comité dans une tentative de fournir des chiffres et des statistiques liées aux crimes contre l’humanité commis continuellement, en l’absence totale du rôle de l’Organisation des Nations Unies et du Comité international de la Croix-Rouge. Une extension des prérogatives de la Minurso au respect des droits de l’Homme s’avère dès lors plus que nécessaire. Carrément impérative. Avis !
Mehdi Ghayeb